Appartement de Silvio

Silvio poussa la porte et laissa à nouveau Suna rentrer la première. Pour une fois l'appartement était rangé et comme il avait fait le ménage la veille, par désoeuvrement, rien ne pourrait la choquer. Il lui fit faire le tour du propriétaire, avec la petite salle de bain et les WC contigus. Les deux grandes chambres, avec leurs bibliothèques remplies de livres de toutes sortes, d'abord celle de David toujours bien rangée, comme avant chacun de ses départs puis la sienne, qui l'était déjà un peu moins, signe d'une habitation récente. Il continua par la cuisine tout équipée et le grand salon, pourvu d'une table ronde et de quatre chaises autour. Le mur opposé à l'entrée étant cachés par une série de bibliothèques en bois, remplies de livres de tous formats. Une fois la visite finie il lui
dit d'un ton enjoué:

"Et bien voila, vous êtes ici chez vous. Je dois avoir un triple de la clef quelque part, mais je reste toujours ici donc si vous voulez sortir n'hésitez pas. Le frigo est plein donc servez vous autant que vous le voulez.Vous dormirez dans la chambre de David, mais je compte sur vous pour ne toucher à rien. Ou en tous cas de faire en sorte qu'il ne le remarque pas" ajouta t il en lui faisant un clin d'oeil.
"Tous les autres ouvrages sont à votre disposition, aussi bien ceux dans ma chambre que ceux dans le salon. Je tiens juste à vous prévenir qu'ils ne sont pas tous en français, particulièrement ceux de ma chambre."

Il avait dit cela calmement mais sans s'arreter. Une fois sa tirade terminée, il se tut et regarda Suna tendrement.

Entrant à la suite de Silvio et fermant la porte derrière lui, Suna constata que le désordre n'était pas de mise ici et donc le peu d'affaires qu'elle avait ne devrait pas trainer. elle prit alors la main du jeune homme et ainsi il lui présenta les différentes pièces qui composait l'appartement notamment la chambre où elle dormirait.

Tout était ordonné, à tel point qu'elle se demanda si David n'était pas un maniaque. Lorsque son regard se posa sur la bibliothèque de propriétaire, elle en eut le souffle coupé. Les livres étaient tous très bien classés et tenus avec soin, il était évident que David avait un grand respect pour le savoir et il ne fit que monter dans son estime.

Ils poursuivirent leur visite et elle nota dans sa mémoire ce qui concernait les points importants que lui disait Silvio. Quand il eut terminé de parler, Suna prit une voix douce, ses mains prenant celles de Silvio :

"Je suis comblée, merci de mettre à ma disposition toutes ces lectures. J'y ferais très attention et ne toucherais à aucun des livres de David. Je pense que les votre m'occuperont largement assez surtout si ils ne sont pas tous français. Je compte que vous m'aidiez à lire ceux qui sont écrits dans des langues que je ne connais pas."

"Si vous le vouez bien entendu." ajouta t-elle en souriant gentiment, ses yeux se firent mystérieux.

Il la regardait toujours aussi tendrement et mit un certain à se detourner du charme de sa voix pour répondre:

"Et bien commencez par lire ceux en français et quand vous aurez fini je vous montrerai les classiques de la littérature italienne.

Pour tout dire je préfère lire et parler l'italien donc la plupart de mes romans sont dans cette langue. Mais ceux de David sont en français et il a laissé pas mal des livres d'ornitologie et d'entomologie dans cette bibliothèque. Vous pourrez donc vous documenter à loisir sur les oiseaux et les insectes.

Il me semble avoir vu un ouvrage sur les minéraux mais je ne me souviens plus où. Il doit également y avoir des romans en francais et en anglais. Enfin vous n'aurez qu'à chercher un peu je suis sur que vous trouverez quelque chose quivous plaira. Moi comme David refusons de jeter ou vendre un livre donc tout ceux que nous avons acheté à Sinespirac sont là. "

Suna n'avait pas lâchés les mains du jeune homme et elle était toute ouïe à ce qu'il lui disait. Un sourire radieux éclaira son visage quand il lui apprit qu'elle pourrait étudier avec lui l'italien. Ses connaissances sur ce pays étaient vagues mais elle savait que la culture était au romantisme et aux grands arts.

Quand aux possibilités de diversifier son savoir grâce aux livres de David, cela la fit exploser de joie et dans un élan aussi spontané qu'imprévisible, elle embrassa Silvio sur la bouche, d'un baiser tendre. Enfin, elle se détacha de ce qui l'a tentait tellement et d'une voix enjouée et douce, elle dit :

"J'aime beaucoup le respect que vous avez pour les livres, c'est important car le savoir qu'ils contiennent n'en ait que plus. Dans mon clan, j'avais aussi ma bibliothèque personnelle avec des thèmes très différents, portant sur des sujets qu'ils l'étaient tout autant." Un léger sentiment de nostalgie traversa les beaux yeux de la jeune femme que le visage plein de tendresse de Silvio fit disparaitre.

Silvio avait à peine fini sa phrase que Suna lui sautait littéralement au cou et l'embrassait tendrement sur les lèvres détruisant ses dernières défenses d'un seul baiser. Cette sensation qu'il n'avait encore jamais connue avant elle était d'une intensité telle qu'il retint Suna contre lui un long moment, se perdant dans ce baiser et oubliant où il était. Quand elle rompit le contact entre leurs lèvres, il mit un certain temps avant de revenir à la réalité et impulsivement l'entoura de ses bras en la serrant contre lui humant son parfum de sable chaud et d'épices. Quand elle reprit la parole, il put à peine entendre ce qu'elle lui disait et mit un moment à reprendre son calme et à lui répondre en se plongeant à nouveau dans son regard, ses yeux n'exprimant plus que de la tendresse:

"Vous savez David est bien plus respectueux des livres que moi. Notre seul point d'accord la dessus est que nous refusons de céder un livre que nous avons acheté. Mais vous reconnaitrez facilement les miens au fait qu'ils sont tous annotés au crayon, alors que David se refuse à le faire. Encore que les romans ne le sont pas, ou beaucoup moins que les ouvrages de cours. Ceux qui le sont beaucoup sont ceux que j'ai étudié en classe au lycée."

Il s'interrompit un instant, perdu dans ses pensées puis ajouta:

"Mais maintenant que nous sommes à l'abri, vous vouliez me poser une question il me semble"

Le baiser avait été tendre et une foule de sentiments s'étaient précipités dans son cœur, son corps et sa tête. Silvio l'avait alors garder dans ses bras et Suna ria doucement en le voyant dans les vapes. Bien qu'elle n'eut rien à dire car si le jeune homme ne l'avait pas retenu, elle serait surement tombée d'autant plus que lorsqu'il lui répondit, il avait plongé ses yeux émeraudes dans les siens et de ce faite n'améliora pas l'état dans lequel se trouvait la jeune femme.

Sa bouche était restée légèrement entrouverte comme si elle n'était pas encore satisfaite et un son n'en sortit qu'au moment où Silvio lui posa une question. Suna resta dans les bras du jeune homme et lui dit d'une voix tendre :

"Euh, oui, c'est vrai. Eh bien, durant mon voyage, j'ai découvert certaines choses un peu spéciales. Ces "pouvoirs" sont apparus alors que je me faisais agresser par deux fois. Du coup, je me demandais si j'étais la seule dans ce cas. En avez vous ?" rougissant et baissant légèrement la tête après avoir finit sa phrase.

Gardant son regard dans celui de Suna, et lui relevant doucement la tête quand elle la baissa, Silvio lui répondit d'une voix douce et calme:

"Et bien, je ne devrais pas vous le dire, mais je pense pouvoir vous faire confiance maintenant. Oui j'ai des pouvoirs, même s'ils doivent grandement différer des votres. Je pense que vous maitrisez la terre alors que j'ai une certaine forme de contrôle sur l'air. Je ne sais pas vraiment jusqu'où il va mais je peux propulser des objets légers en me concentrant."

Sa voix était devenue inquiète, comme prise d'un doute, mais Silvio restait calme et serein avec Suna dans ses bras.

Suna sentit la main du jeune homme lui remonté le visage, s'attendant à être prise pour une idiote, ses yeux n'étaient qu'inquiétudes. L'expression de son regard changea bien vite quand Silvio se confia à elle, la jeune femme sentait que ce n'était pas évident pour lui d'en parler, d'autant plus qu'il lui disait qu'il ne devrait pas aborder ce sujet.

Malgré tout, il l'avait gardé dans ses bras et elle fut un peu étonnée de savoir qu'il avait deviné juste concernant son élément. Lui aussi était inquiet et du coup, elle se blottit dans ses bras puis releva la tête pour mettre ses lèvres près de l'oreille de Silvio, elle lui chuchota doucement et avec tendresse :

"Ne vous inquiétez pas, je ne dirais jamais rien à qui que se soit en ce qui vous concerne et en ce qui me concerne. Vous êtes perspicace en ayant comprit mon élément." un petit baiser dans le cou du jeune homme fut déposé puis elle reprit d'une même voix :

"Je peux créer grâce au sable, des sables mouvants ainsi que des tornades dont la puissance dépend de mon état d'esprit." Puis, Suna mit sa tête dans le creux du cou de Silvio.

Comme il le pensait, sa confidence avait poussé Suna à faire de même et il en fut heureux. Quand elle l'embrassa dans le cou, il sentit le même frisson que tout à l'heure parcourir son corps. Et quand elle blottit sa tête contre sa poitrine il sentit une vague de plaisir l'envahir doucement et il commença à lui caresser les cheveux.

"Vous savez, ce n'était pas très difficile à deviner. Votre Grand Chevalier vous a sans doute prévenue que l'élément dont vous tirez le pouvoir détermine vos affinités et vos gouts. Il semblerait que votre environnement naturel y soit également pour quelque chose, le sable n'étant pas très utilisé ici. Pour ma part, je me demande encore jusqu'où peuvent aller mes pouvoirs et si je pourrai les maitriser totalement, mais je ne m'en fais pas ça viendra en temps utile. Il m'a également dit que l'Air était traditionnellement opposé à la Terre, et j'ai peur qu'un jour nous soyons forcé de nous affronter."

Sa voix, calme et serieuse, avait repris ce ton inquiet sur la dernière phrase.

Silvio lui caressait doucement les cheveux alors qu'il parlait à nouveau de ses pouvoirs. Suna ne doutait pas que ces fameux dons pouvaient être perfectionnés mais elle se demandait bien comment on pouvait y arriver. la jeune femme souriait de bonheur jusqu'à ce qu'il lui dise que les éléments auquel ils appartenaient était par nature opposés. Levant vers lui un visage inquiet, sa voix fut peu assurée mais pleine de sincérité :

"Je conçois que terre et air soient opposés mais jamais je n'en viendrais à me mesurer à vous, je vous dois trop pour cela. Si par malheur, cela se passait alors je recommencerais à fuir, préférant la solitude à l'idée de me battre contre vous pour sois disant respecter une tradition de haine entre éléments."

Suna ne voulait qu'une seule chose être aimée et savoir que celui pour qui elle avait tant d'affection était peut être un ennemi lui était insupportable. Sa famille puis lui, cela ferait trop pour elle qui ne rêvait que de paix et de bonheur. De petites larmes coulèrent en silence le long de ses joues.

Silvio sentit des larmes couler le long des joues de Suna et tomber sur sa chemise, alors qu'elle parlait. Il lui releva à nouveau le visage, sécha ses larmes et l'embrassa à nouveau tendrement sur les lèvres. Puis lui dit d'une voix assurée:

"Je ne crois pas non plus à cette histoire de guerre entre les éléments, ça contredit trop ce que j'ai appris de l'energie et de la vie en général. Mais si jamais cela arrivait, je préférerais me battre contre mon propre clan et devenir un pariah avec vous plutôt que de vous faire du mal. Je ne vous connais pas depuis si longtemps que ça mais je sais que je ne pourrai jamais vous blesser ou me battre contre vous."

Suna sentit la main de Silvio à nouveau sur son visage, lui essuyant les larmes versées. Son cœur ne fut pas longtemps triste car Silvio déposa délicatement un baiser sur les lèvres de la jeune femme. Plein de tendresse, elle répondit à son baiser avec ce même sentiment en ajoutant un soupçon de désir. Puis, elle prit un ton plus confiant et sourit timidement :

"Vous avez raison, tous les éléments sont indispensable dans la vie aucun n'est plus fort que l'autre et si l'un vint à disparaitre, c'est toute la vie qui s'éteint."

Ses yeux se plongèrent dans ceux du jeune homme, plein de curiosité et de gentillesse en ajoutant :

"Votre courage est grand, dans le désert, vous feriez un bon chef. Je ne souhaite pas en arriver là mais dans un tel cas, alors je vous emmènerais dans le désert. Le Sahara est le meilleur exemple d'une conciliation entre l'air et la terre, ils sont aussi puissants l'un que l'autre et aussi dévastateurs mais peuvent être de très bon alliés. Pour moi, un désert n'est ce qu'il est qu'avec ces deux éléments réunis." Sa gorge était devenue un peu sèche ce qui la fit tousser mais resserra son étreinte autour de Silvio.

Suna confirma ses dires et la théorie asiatique du Yin et du Yang revint à sa mémoire. Pour les japonais les cinq éléments air, terre, eau, feu et métal étaient certes différents et de forces inégales, mais devaient cohabiter en harmonie pour que le monde soit monde. Chaque élément du cycle devait être présent dans la maison et cette théorie était à la base de tous les arts japonais. L'aikido lui même était basé sur une circularité de l'energie et la neutralisation non violente de l'adversaire. Il ne voyait donc pas comment il pourrait envisager une guerre. Il regarda Suna les yeux remplis d'amour et la garda contre lui tendrement et en silence, lui faisant passer par son corps ce qu'il n'arrivait pas à lui dire.

"Vous savez, je pense que je me plairai dans le désert. J'ai toujours aimé les grands espaces et avec vous pour me guider je ne peux que m'y sentir bien."

Suna, devant le petit silence du jeune homme, comprit qu'il était en pleine réflexion. Elle se laissa allée doucement en fermant les yeux et posa son oreille contre la poitrine Silvio, écoutant son cœur battre. Le rythme était régulier et cela la détendit.

Alors le jeune homme sortit des ses pensées et lui expliqua ce qu'il pensait une éventuelle fuite avec elle dans le désert. Ces paroles lui firent plaisir et elle releva la tête pour fixer les yeux émeraudes de Silvio. Approchant sa bouche de celle du jeune homme, elle lui répondit doucement :

"Merci de votre confiance, je serais ravie de vous faire découvrir le Sahara. Le désert est souvent un lieu de méditation surtout au coucher du soleil sur les dunes. Le silence est maitre et l'homme y apprend l'humilité. Certains étrangers ressortent avec plus de sagesse et plus posés. C'est comme si le temps était déformé parmi tous ces grains de sable, du fait, nous les nomades aimont prendre notre temps et suivre les oasis. Les déserts sont des endroits assez mystérieux finalement." En guise de point, elle l'embrassa avec amour et douceur.

Silvio tenait la jeune fille blottie dans ses bras et se sentait particulièrement bien. Il aurait voulu que la soirée ne se termine jamais. En fait, cela faisait un certain temps qu'il envisageait une retraite dans un lieu désert, meme si le Sahara lui parassait toujours trop loin. D'apres ce qu'il savait, tous les grands maitres des arts martiaux étaient partis un jour s'entrainer seul dans un endroit de ce genre, et il voulait essayer une fois dans sa vie. L'experience serait sans doute différente avec Suna, mais elle lui avait maitriser les armes et s'entrainer avec elle serait sans doute très instructif. Son baiser tendre et doux le remit dans tous ses états et il la serra encore un peuplus près contre lui.

"Le week-end commence et demain est le dernier jour d'ouverture des magasins. Les administration sont fermées le samedi donc je vous conseille d'en profiter pour aller faire autre chose. Les boutiques par exemple. Ou bien nous pourrions retourner voir un film. Personnellement je suis à votre entière disposition ce week-end" lui dit il d'une voix douce.

Enlacés, Suna s'imaginait avec lui en train de parcourir le Sahara, en quête de savoir dans leurs domaines respectifs. Puis, finir par voyager à travers le monde sans contrainte, profitant d'une liberté sans égale. Peut être même arriverait-elle à nouveau à s'entrainer dans le maniement des armes mais là, il faudrait que le jeune homme le lui demande.

Suna envisageait tous les fruits qu'elle pourrait découvrir ainsi que leurs bien-faits, commencer à apprendre une médecine plus concrète et apprendre de nouvelles langues. Par chance, pour la dernière pensée, Silvio serait des plus aptes à la satisfaire dans ce domaine. La voix grave et assurée du jeune homme la fit atterrir en douceur. D'un ton léger et cristallin, elle lui répondit :

"Voilà trois jours plus que prometteurs, et je pense avoir bien assez de temps pour que nous puissions nous occuper au gré de nos envies. Je n'ai pas vraiment envie de prévoir quoique se soit pour l'instant, juste être avec vous. En tous les cas, vos idées sont retenues." Un petit rire teinta comme une clochette.

Prenant un air malicieux et une voix coquine, elle continua :

"Si en plus, vous êtes à ma disposition sans limite, je compte bien en profiter..." Et Suna s'arrêta là, ses yeux brillaient d'amour et de joie où Silvio pouvait y lire une foule d'idées concernant la dernière phrase de la jeune femme.

Silvio plongea à nouveau son regard dans celui de Suna et ce qu'il y vit le fit frémir à nouveau d'aise et de désir. C'était la première fois qu'il était confronté à cette situation et il sentait ses dernières défenses morales et physiques fondre comme neige au soleil. Des pensées contradictoires s'entrechoquaient encore dans son esprit, mais de plus en plus faiblement et il sentait sa determination de ne pas dormir avec Suna ce soir s'affaiblir au fur et à mesure. Il sentait ses jambes commencer à faiblir sous l'émotion et proposa donc à Suna de s'asseoir un instant. Puis une fois un peu remis, il lui reprit les mains et en ne quittant pas ses yeux lui répondit:

" Et bien il reste encore quelques limites mais je dois vous avouer qu'elles ne vont pas tenir bien longtemps si vous continuez à me regarder comme cela. Et mardi soir, je suis pris par une de mes activités, mais si vous voulez venir, je ne pense pas qu'il y ait une opposition à ce que vous regardiez. En plus cela peut être très instructif pour vous."

Un sourire radieux éclaira le visage de Suna alors que le jeune homme venait de voir qu'elle était rentrée dans son petit jeu. Le voyant avoir du mal à tenir sur ses jambes, ils allèrent s'assoir sur le canapé. La jeune femme patienta toujours en souriant que Silvio se reprenne puis elle entendit ses paroles qui au premier abord, la firent rire légèrement. Lorsqu'il eut finit, elle lui fit remarquer tendrement :

"Oh, il y avait finalement des limites ? Je suis désolée si mes yeux en sont la cause et sachez que ce qui me met dans cet état, n'est autrement que vous et vos yeux. Voilà ce qui le résulte de vos bras puissants et votre regard envoutant." Son visage prit une expression de pure innocence et son sourire se fit espiègle.

"Quelle activité avez vous donc le mardi soir ? En tout cas, je me ferais un plaisir de venir voir regarder, si en plus cela doit m'être instructif, je me vois mal refuser. Peut être que dans certains moments aurez vous besoin d'être encouragé..." Elle prit un coussin et se le colla contre son visage, cachant ses joues d'un beau rouge coquelicot.

Silvio entendit ces paroles, qui lui confirmèrent qu'elle ressentqit lq même chose pour lui. Quand elle tenta de cacher son visage avec un coussin, il le lui retira doucement et l'embrassa tendrement sur les deux joues.

"Ne cachez pas un si joli visage, je vous prie. Vous êtes tellement craquante quand vous rougissez ainsi et vous voudriez me priver de cette ravissante vue. Je vous trouve bien méchante ce soir."

Puis il fit mine de se détourner, l'air boudeur, avant de revenir presque immédiatement vers elle pour lui dire avec un clin d'oeil coquin et plein de promesses:

"Vous savez s'il n'y avait pas eu de limites, je crois que nous serions déjà allé nous coucher"

Puis sentant sa dernière barrière céder, il la repris contre lui et lui fit un baiser tendre et passioné sur les lèvres.

Sous son coussin, Suna commençait avoir chaud mais cela ne dura pas longtemps car le jeune homme le lui retirait déjà en douceur. Levant la tête, elle plongea ses yeux bleus en amande dans ceux de Silvio et sentit une fraicheur agréable sur ses deux joues, la faisant frissonner.

La surprise l'attendait au tournant alors qu'il lui disait la trouver méchante de se cacher ainsi alors qu'il adorait la voir comme cela puis il lui tourna le dos. Sur le coup, elle fut un peu désorientée et repensa à la réflexion qu'elle avait faite au jeune homme à propos de ses clins d'œil ce qui la fit sourire et bientôt rire.

Suna tendait justement sa main vers l'épaule de Silvio quand il se retourna, lui tenant des propos qui mirent en ébullition son imagination. Le ton de la voix du jeune homme, grave et chaud laissait entendre bien des choses sans compter le clin d'œil qui acheva la jeune femme. Comme elle ne pouvait pas plus rougir, elle avait perdu la parole.

De toute façon, Silvio ne lui avait pas laisser le temps de parler car elle sentait à nouveau ce contact plein de douceur sur ses lèvres. Le jeune homme ajouta d'ailleurs un petit truc qui chamboula le cœur de Suna, la passion. Dans l'état où elle se trouvait, elle se laissa aller et finit par s'allonger sur le canapé alors que ses bras entouraient délicatement le cou de son soupirant.

Silvio embrassait passionement les levres de Suna quand il la sentit s'allonger sur le canape en l'entrainant avec elle. Elle semblait s'abandonner completement a son baiser et cela l'inquieta un instant. Mais il ne pouvait plus relacher son etreinte et rompit le contact pour apposer un baiser brulant dans le cou de Suna.

"Je crois, en fait, que nous ferions mieux d'aller nous coucher. Ca sera plus pratique pour la suite." lui sussura t'il d'une voix tremblante d'emotion et sans relacher son etreinte ni faire le moindre mouvement pour se diriger vers sa chambre.

Les lèvres de Silvio se déplacèrent doucement vers son cou et ainsi Suna découvrit que cet endroit était plus sensible que sa bouche. La jeune femme commençait à avoir chaud et les sensations qui envahissaient son corps la perturbaient de plus en plus.

Quand, le jeune homme lui glissa quelques mots à l'oreille, au début, elle eut du mal à les comprendre puis petit à petit mais avec difficulté car Silvio ne s'était point arrêté, elle finit par saisir. Dieu est clément, elle trouva assez de force pour sourire, ce fut lascif et et ses yeux s'entrouvrirent pour donner un ultime regard au visage du jeune homme.

Ses yeux azurs n'exprimaient que passion et désir, ses mains caressant les cheveux bruns de Silvio. Suna n'ayant pas assez de courage pour se lever et encore moins pour se séparer de Silvio, elle referma les yeux, laissant son corps à la merci du jeune homme ténébreux.

Silvio sentant la jeune fille s'abandonner a ses caresses, commenca par laisser sa main droite effleurer la totalite du corps de Suna comme pour en apprécier les courbes, puis l'embrassant à nouveau sur la gorge redescendit par une série de baisers passioné jusqu'à ses jambes où il s'attarda un peu. Puis ne controlant plus rien ils passèrent deux heures plutot agitées sur le canapé( mais avec protection:p). Ensuite ils prirent une douche sensuelle avant d'aller se coucher calmement, Suna profitant de sa méconnaissance de l'appartement pour se tromper de chambre et se coucher aux cotés de Silvio, dans son grand lit double. Celui ci ne lui en tint pas rigueur et la laissa se blottir dans ses bras en l'embrassant tendrement sur les lèvres. Puis en la serrant dans ses bras et en lui caressant les cheveux:

"Dire que ce matin je ne te connaissais pas et que cette nuit, tu te blotis contre moi. Le destin est quand même étrange parfois. En même temps cela m'arrange, je n'aurais peut être pas à utiliser la chambre de David."

Sa dernière phrase avait été prononcée sur le même ton que celui qu'il utilisait pour la taquiner, mais laissait entendre également de nombreuse promesses.

Allongée, ses sens à fleur de peau, Suna perdait la tête face à toutes ses sensations aussi pleines de plaisir. Tout son corps réagissait au moindre des mouvements de Silvio, le contact de la bouche du jeune homme sur certaines parties de son corps la faisait vibrer jusqu'au plus profond de son âme.

Les mains de son amant étaient assurées et faisaient ressortir la plus petite parcelle de sa peau bronzée comme étant un trésor. Les deux heures qui s'en suivirent, permirent à la jeune femme de découvrir que le septième ciel existait bel et bien. Sensualité, passion et désir étaient au rendez-vous, son corps ondulait comme les dunes sous le vent, suivant les caresses de Silvio.

A certains moments, le tatouage du scorpion dans son dos semblait danser et ses cheveux cuivrés tombaient en cascade le long de son torse nu, telle une coulée de lave. Son regard azur passionné et amoureux ne cessait de fixer les yeux émeraudes de Silvio comme hypnotisé. Ses mains douces et habiles parcouraient avec émerveillement le corps puissant du jeune homme, explorant à volonté chaque recoin.

Ainsi la nuit se déroula dans un plaisir charnel intense et plein de volupté, mettant un point d'honneur par une douche sensuelle et pleines de câlins et de baisers. Ils finirent par se coucher, Suna ayant un très mauvais sens de l'orientation, se retrouva dans le lit de Silvio ce qui ne la gêna pas le moins du monde.

La chaleur de leurs corps allée à la douceur des draps rapprochèrent les deux amants. Ils s'aimaient à n'en plus pouvoir et cela se voyait dans chacun de leur geste. Suna se sentait heureuse et savoir Silvio à ses côtés, sentir cette main douce et chaude lui caresser les cheveux tandis qu'il la serait dans ses bras, la comblaient de bonheur. Tendrement, il l'embrassa puis d'une voix câline, il lui parla de ce qu'était capable de faire le destin.

Relevant légèrement la tête pour pouvoir regarder son amour dans les yeux, elle répondit gentiment :

"Tu as raison, je te dois beaucoup, tu me comble d'amour, ce sentiment que j'avais perdu il y a de cela deux ans. Je suis heureuse de t'aimer et je ferais tout mon possible pour que toi aussi tu le sois. Même si pour cela, la chambre de David devra rester inoccupée." Un sourire malicieux éclaira son doux visage bronzé.

"Tu comprends, seule dans un grand lit, je pourrais me perdre et surtout je pourrais attraper froid. J'aime la chaleur et le froid pourrait me rendre malade. Finalement, tout comme toi ça m'arrange, dormir sur un banc est passablement désagréable." Une petite grimace comique apparut son visage serein.

Silvio sentait la chaleur du corps de Suna contre lui et ne put s'empecher de repenser à ces deux dernières heures. Il pensa également que cette fin de vacances se présentait plutôt bien et que l'Université avait quelques bons cotés quand même. Un sourire passa sur ses lèvres et y resta quand il repensa à sa manière d'onduler sous ses caresses et de son gout plutôt agréable. Le corps de Suna contre le sien lui donnait envie de lui redonner du plaisir mais il ne savait pas si ça lui plairait. Il resta donc ainsi à la serrer tendrement contre son torse nu, en continuant de lui caresser les cheveux et la nuque.

"En effet cela serait dommage qu'une jolie fille comme vous attrape froid et je reconnais que notre climat est plutôt rude en cette saison. Et puis il est quand même plus agréable de dormir en sécurité. D'autant que je me sentirais bien seul si tu dormais dans un autre lit que le mien après ce qui vient de se passer. Et ne va pas croire que je saute sur toutes les filles que je croise le premier soir. C'est juste qu'avec toi je n'arrive plus à me controler. Quand même un an et demi pour apprendre à controler mes émotions et j'en arrive à ça. Mais dormir avec une magnifique jeune fille n'est pas pour me déplaire donc je vais en profiter au maximum."

Et il l'embrassa à nouveau sur les deux joues.