Inscription de Silvio et Suna

Silvio vivait depuis déjà trois ans a Sinespirac et s'y était même fait acheter, par son père, un petit appartement de type F3, qu'il habitait avec un de ses amis de lycée. En prévision de son inscription il s'était vetu convenablement avec un costard-cravatte. Il venait de postuler au poste de bibliothécaire de Paralda et, complétement perdu dans ses pensées, s'était perdu un nombre incalculable de fois, et avait fini presque par hasard devant une porte marquée "Secrétariat- Administration".

*Bon ca doit etre là.*

Il frappa donc et quand on lui répondit, entra et apercut la secrétaire, qu'il trouva jolie bien qu'un peu austère. Il attendit quelle le remarque pour dire d'une traite et avec un grand sourire:

" Bonjour, je m'appelle Silvio della Riviera et je suis sans doute en retard pour l'inscription, mais j'ai du vous envoyer mon dossier pour la 1ere année de Langues Etrangeres Appliquées. Je sais que vous proposez aussi des logements étudiants, mais pas la peine de sortir vos formulaires j'ai déjà ce qu'il me faut."

Et ce disant il sortit de son sac une enveloppe marron de grande taille contenant son dossier d'inscription complet et préparé avec soin. Il attendit que la secrétaire le verifie, paya ses frais avec un chèque a son nom et sortit pour retourner a l'accueil.

En fin, Suna était arrivée dans un lieu où elle pouvait commencer à se sentir en sécurité. Antonio lui avait fait visiter la Cité Elémentaire de la Terre et lui avait conseiller de continuer de visiter Sinespirac pour mieux se familiariser avec son nouveau chez-elle.

Retraversant la porte, elle se retrouva dans une forêt où après une longue marche, la jeune femme se dirigea vers un gros bâtiment. Se remémorant la description de l'administration faite par Antonio, elle se dit que ce devait être là. Intimidée, Suna décida de faire face et entra d'un pas franc et continua d'avancer jusqu'à l'accueil. Il n' y avait personne dans la pièce à par elle ce qui ne l'aida pas à se sentir rassurée. La jeune femme se dirigea vers un fauteuil en attendant de croiser quelqu'un qui pourrait la renseigner.

*J'espère que je n'aurais pas attendre trop longtemps. En même temps, j'ai, pour l'instant aucun projet, à pars celui de faire des études.*

Sa mine devint soucieuse sous le poids des nombreuses questions qu'elle avait en tête. Le fait que Suna soit seule dans ce hall, renforca ses inquiétudes et songea que ce n'était peut être pas une bonne idée d'avoir suivis le jeune homme.

Son esprit partit ailleurs et ses yeux bleus se perdirent dans une contemplation du mur d'en face sans intérêt.

Silvio après s'etre inscrit et avoir payé ses frais d'inscription se dirigea d'un pas vif vers l'acceuil et la sortie. Il ne fit pas attention aux deux personnes qui se trouvaient dans le couloir et les dépassa sans que ceux ci paraissent le remarquer. Arrivé dans le hall d'entrée, il se rendit compte qu'il était vide et que l'hotesse d'accueil avait déserté son poste. En parcourant le hall du regard, il remarqua une jeune fille plutot jolie assise sur une chaise avec le regard dans le vide. Elle avait le teint très bronzé ce qui ne le surprit pas outre mesure puisque Sinespirac était une ville très ensoleillée et les teints basanés y étaient courants. Ce qui le surprit plus était l'attitude de la jeune fille, qui ne semblait pas à sa place ici. Il pensa d'abord passer devant elle sans s'arreter mais quelque chose l'en empecha et il s'assit calmement à coté d'elle avec un espacement d'un siège entre eux. Puis d'une voix calme et claire mais sans la regarder, il lui demanda:

"Vous aussi vous venez vous inscrire?"

Plongée dans ses pensées, Suna ne remarqua d'abord pas le jeune home qui venait de s'assoir à ses côtés. Lorsqu'elle entendit une voix qui la tira de ses rêveries. Le son qui parvint à ses oreilles étaient grave et invitait à la conversation. Elle se redressa un peu et aperçu le jeune homme assis non loin d'elle.

Il ne la regardait pas ce qui mit la jeune femme plus à l'aise. C'était peut être l'espoir qu'elle attendait peut être pourrait-il la guider. Il fallait qu'elle tente sa chance malgré cette peur de l'inconnue. Suna tourna donc sa tête vers le jeune homme et sourit timidement bien que ses yeux bleus brillaient de curiosité et d'espoir.

"Oui, je viens ici pour m'inscrire. Je viens juste d'arriver et je me sens perdue, pourtant cette ville est plus petite que le Désert mais ce doit être à cause de la ville, je n'ai pas l'habitude." Sa voix était douce et chaude. Elle rougit légèrement avant de continuer :

"Vous pourriez m'aider à m'y retrouver s'il vous plait. Ne serait ce que pour me guider dans l'administration et l'inscription. Je vous en serais vraiment reconnaissante." Au fur et à mesure de ses paroles, Suna prenait un peu plus confiance en elle et sa voix s'était faite plus mature mais toujours douce.

La jeune femme attendit donc la réponse qui allait, elle l'espérait, la sortir de ce pétrin.

Silvio attendit que la jeune femme lui réponde et écouta sa réponse avec la plus grande attention, sans en avoir l'air. Comme il le pensait elle n'était pas de la ville et n'était pas à l'aise avec les rouages de l'administration universitaire francaise. Mais une phrase l'avait particulièrement frappé: *la ville est plus petite que le desert*. Certes il y avait vraiment des trous perdus aux environs de Sinespirac mais de là à les appeler le desert... En plus le ton de sa voix et son accent lui confirmait qu'elle n'était pas d'ici. Sa voix était douce et chaude et avait un accent mélodieux qui lui rappelait légèrement l'accent de sa mère et des Italiens du Sud qu'il avait pu rencontrer. Mais avec quand meme un petit quelque chose de différent. Et aussi, sa voix, qui trahissait une gene au depart, semblait plus assurée au fur et a mesure qu'elle lui parlait et elle était presque enjouée quand elle lui posa sa derniere question. Il tourna donc doucement la tete vers elle et lui répondit d'un ton calme:

"Ne vous inquiétez pas pour ça, je vais vous servir de guide. Pour tout vous dire la porte du secrétariat des inscriptions est la deuxième à gauche dans ce couloir" ajouta t'il en lui désignant le couloir d'où il venait.
"Mais j'accepte de vous y accompagner si vous le désirez. "
Et il attendit sa réponse.

Suna n'avait pas eu attendre longtemps la réponse du jeune homme. Un sourire sincère et soulagée apparut sur son visage lorsqu'il accepta sa proposition. Elle se prit à penser qu'il faudrait un jour qu'elle l'aide en retour car grâce à lui, une partie de ses soucis s'étaient envolés.

La jeune femme plongea ses yeux dans ceux du jeune homme et dit :

"Merci beaucoup pour votre aide. Je vous en suis vraiment reconnaissante. J'espère du moins ne pas vous dérangez en vous priant de m'y conduire. Peut être qu'un jour, je pourrais à mon tour vous aider." Sa voix était sincère et le sourire, légèrement malicieux, montraient son soulagement.

"Au fait appelez moi Suna, monsieur... ?" Son regard océan n'ayant pas lâché le regard émeraude du jeune homme.

Silvio fut quelque peu désarconné quand la jeune fille le regarda droit dans les yeux avec un sourire franc. Mais il se reprit vite et lui répondit:

"C'est vrai que je ne me suis pas presenté. Je suis vraiment d'une impolitesse sans borne. Appelez moi Silvio. Mais venez ne tardons pas le bureau ne va pas tarder a fermer. " Et ce disant il se leva et attendit qu'elle fasse de même pour se diriger calmement vers le couloir.

"J'ai également omis de vous souhaiter la bienvenue en France et à Sinespirac donc je rattrape mon erreur. Bienvenue en France, Mademoiselle Suna."

Ainsi, Suna sut que le jeune homme se prénommait Silvio. Devant son air quelque peut embarrassé, elle lui fit un clin d'œil et dit d'une voix amusée :

"Votre "impolitesse" ne m'a point dérangée et je pourrais en dire de moi-même vu que je ne pensais qu'à l'inscription. Mais comme vous le dites si bien, l'administration n'attend pas et ce où qu'on se trouve."

Sur ce, elle se leva à la suite du jeune homme. La jeune femme commençait à s'approcher de lui quand il lui souhaita la bienvenue en France. A ce propos, elle sourit de plus belle.

"En effet, Silvio, je suis bien loin de chez moi mais si tous les gens qui habitent ici sont comme vous alors je me sentirais vite à l'aise. Merci pour votre accueil et de me proposer vos services." Elle avait mis une main sur son cœur, le visage empreint d'une nostalgie de son pays natal.

Puis, Suna revint au visage du jeune homme en face d'elle en souriant. Son regard n'exprimait que gratitude pour son bienfaiteur.

"Après vous." dit elle gentiment.

Silvio commença à marcher sans se presser et en calquant ses pas sur ceux de celle qui lui avait dit se prénommer Suna.

"A cepropos vous m'avez dit que la ville était plus petite que le désert, mais le désert le plus proche que je connaisse est à au moins mille kilomètres d'ici, donc vous ne devez pas venir de là bas. Mais si je me trompe, alors vous êtes effectivement très loin de chez vous. " dit il la mine soudain sombre. Puis il ajouta immédiatement après, avec un ton plus chaleureux:
"Si cela n'est pas trop indiscret, puis je vous demander ce qui vous a poussée à quitter votre famille pour venir à Sinespirac?"

Alors qu'ils se dirigeaient vers le bureau d'inscription, Silvio commença à parler. Leur allure était tranquille ce qui lui permit de ne pas se perdre et de mieux mémoriser le chemin pour y aller. tout en marchant, le jeune homme s'interrogea sur le fait qu'elle soit si loin de son pays. Et le fait qu'elle avait mentionné le Désert le perturbait encore plus au point qu'elle vit le visage de Silvio s'assombrir.

Suna l'écouta donc avec attention et le ton chaleureux qui suivit cette ombre dans le regard du jeune homme la poussa à s'expliquer. La jeune femme ne pouvait laisser une personne aussi serviable dans le doute, avec des questions. Sur un ton rassurant et doux, elle répondit :

"Mon pays natal comme vous l'avez compris est le Désert et plus précisément le Sahara. Je suis venue ici pour chercher refuge suite aux guerres intestines qui ont éclaté dans mon clan, il y a de ça 2 ans. Si j'étais restée, j'aurais du me battre contre ma propre famille et je ne l'ai pas supporté. Je me suis enfuie avec juste ce qu'il faut pour survivre et mon errance a donc durée 2 ans. Mon arrivée à Sinespirac est très récente ce qui pourrait vous expliquer mon air constamment perdue."

Son regard s'était légèrement assombri lorsqu'elle mentionna les problèmes de son clan mais le sourire revint vite. Ce n'était pas le moment de s'apitoyer sur son sort car Suna savait très bien qu'elle n'en avait pas finie avec cette ville sans compter la Cité Elémentaire Terre.

"Ceci n'est qu'un bref résumé de mon voyage donc si vous avez d'autres questions, j'y répondrais volontiers. Je vous dois bien ça." Ses yeux océans reflétaient une douceur et une gentillesse spontanées.

"Puis-je vous posez aussi une question ?" demanda t-elle timidement.

Silvio écouta la réponse de la jeune fille avec intéret et sans l'interrompre. Si ce qu'elle lui disait était vrai alors son voyage avait du être plus qu'éprouvant. Mais son regard reflétait sa franchise et il avait entendu dire que les Touaregs,les gens du desert, ne pouvaient pas mentir. Il se décida donc a lui faire confiance. Quand il entendit sa question il lui dit spontanément:

"Mais bien sur et j'y répondrai du mieux que je le peux."

Il préféra ne pas ajouter qu'il n'aurait certainement pas besoin de son aide avant longtemps.

Silvio l'avait écouter avec attention ce qui avait plu à la jeune femme, la politesse étant un acte important pour elle. Elle inclina sa tête d'un côté en signe de remerciement pour la réponse positive du jeune homme à sa précédente question.

"Et vous, pourquoi êtes-vous là ? Vous me donnez l'impression d'être quelqu'un de cultivé, qu'est ce qui vous retient ici ?" demanda t-elle avec curiosité.

Pour Suna, la liberté prend une énorme part de sa vie et ele ne pouvait croire que des gens veuillent de leur plein gré "s'enfermer" dans une ville quelconque. Elle aurait donner cher pour pouvoir à nouveau voyager sans crainte.

"Et bien pour tout vous dire, j'ai quelques problemes d'ordre moral avec ma famille moi aussi et je suis donc parti de chez moi, il y a quelques années déjà, pour venir étudier ici. Et ca va sans doute vous paraitre bizarre, mais je ne me suis jamais senti aussi libre que maintenant. "

Silvio avait parlé d'une voix calme et en souriant, en disant cela. Il n'avait parlé de ses désaccords familiaux qu'avec son meilleur ami et colocataire actuel, mais étrangement Suna lui inspirait confiance, sans qu'il sache trop pourquoi. Ils arrivèrent au bureau de l'administration juste quand il finissait sa dernière phrase, et il remarqua que les deux jeunes hommes qu'il avait remarqués étaient toujours là. Il leur passa donc à nouveau devant, suvi de Suna, pour entrer dans le bureau en frappant avant d'entrer.

"Rebonjour Mademoiselle, je viens pour accompagner cette jeune fille" commença t il en s'adressant à la secrétaire, "qui voudrait s'inscrire en
?" ajouta t il en se retournant vers Suna.

Suna apprit alors les circonstances qui ont fait que Silvio en arriva là. Comme elle, la famille était au cœur de leur problème et se sentit un peu plus proche de ce jeune homme qui paraissait si sérieux. La jeune femme comprenait mieux cette réserve qui émanait de lui et une pensée lui traversa l'esprit.

*Est ce que lui aussi avait d'étranges pouvoirs comme elle?*

Sur la dernière phrase du jeune homme, elle dit avec chaleur :

"Vous savez, la liberté peut prendre la forme qu'elle veut à partir du moment où l'homme se sent bien dans son environnement. Pour moi, c'est les grands espaces où les limites n'existent pas. Ceci dit, ici je finirais bien par me sentir libre ici aussi." Un sourire coquin aux lèvres.

Peut être si le temps le lui permettait, elle poserait la question mais les voilà qui arrivaient devant l'administration. Ils passèrent devant deux jeunes hommes puis Silvio frappa à la porte et entra, la jeune le suivant de près, son inquiétude refaisait surface. Alors qu'il la présentait à la secrétaire, une question parvint à ses oreilles. Un peu gênée d'être aussi dépendante même si elle savait qu'elle n'avait pas le choix, elle répondit doucement en regardant le jeune homme.

"J'aimerais faire de la Vulcanologie. C'est une des rares matières qui me passionnent." Ses yeux se firent légèrement rieurs quand elle eu finit sa phrase, ses yeux bleus fixant avec un peu d'appréhension ceux de Silvio. Elle était étrangère et souhaitait le soutient du jeune homme jusqu'à ce que son inscription se finisse, du moins.

Silvio n'attendit pas longtemps la réponse de Suna, mais parut surpris en l'entendant.
"La vulcanologie? C'est une matière très intéressante mais je ne suis pas certain qu'elle soit enseignée dès la première année. En général les spécialisations de ce type ne s'enseignent qu'à partir de la licence, c'est à dire en troisième année. Mais je ne suis pas un scientifique donc il faudra préciser cela avec la secrétaire. Sinon vous pourrez toujours commencer par la géologie."
Puis se retournant vers la secrétaire, il ajouta:

"Qui voudrait donc s'inscrire en première année de Vulcanologie, si cela est possible ou en première année de Sciences de la Terre spécialité Géologie si cette filière n'existe pas en première année"

Apparemment, ce que voulait Suna n'était pas faisable directement en première année et l'alternative de la géologie lui plaisait assez. Elle se tourna vers la secrétaire et dit :

"Faites au mieux, madame. Tout ce que je souhaite, c'est étudier les volcans et n'importe quel parcours m'y conduisant me conviendra."

"Dites moi, Silvio, qu'étudiez vous à l'université ? Si ce n'est pas indiscret." demanda t-elle pleine de curiosité.

Silvio s'attendait à entendre cette question et répondit donc immédiatement:

"Et bien, je venais juste de m'inscrire à un cursus de Langues Etrangères Appliquées Italien-Allemand quand je vous ai croisée dans le hall tout à l'heure. Mais je ne sais pas vraiment si je vais continuer dans cette voie toute ma vie. Tout ce que je sais c'est que les langues étrangères me plaisent et que j'ai envie de les utiliser pour mon avenir professionnel. Mais votre passion pour les volcans me surprend. Il ne me semble pas en avoir vu beaucoup là d'où vous venez et je me demandais ce qui vous pousse à les étudier?"

Ainsi, Silvio apprenait les langues étrangères, Suna apprécia cette ouverture d'esprit et en eut d'autant plus de respect pour lui. La curiosité du jeune homme qu'avait provoqué le choix de la jeune femme, la fit sourire.

"En effet, les volcans ne pointent pas leur bout du nez dans les sables mais de part ma lecture, j'ai appris ce type d'évènements terrestres existaient et j'en ai développée une vive curiosité à l'égard de ces cracheurs de feu. J'ai dévoré tous les livres que j'ai eu sous la main les concernant et ça ne me suffit plus. C'est pourquoi je tente ma chance dans cette université en espérant y trouver mon plaisir." L'explication s'était faite posée et passionnée, les joues de la jeune femme s'enflammant à la pensée d'étudier les volcans.

Puis, elle se calma un peu et reprit :

"Si par malheur, je ne devais trouver mon bonheur alors comme vous, les langues m'intéresserais. Mais, je choisirais des domaines plus spécifiques comme la civilisation et la littérature, sujets qui demandent énormément de recherche et d'approfondissement. Les livres que j'ai lu sur l'histoire en général de la France est passionnante ce qui a motivé mon choix de destination." Plus posée et légèrement confuse d'avoir autant parler, Suna se tut quelques instants.

*Décidément quand je parle de livres, je ne me contrôle plus... Il faudrait que je fasse attention.*

Portant son regard dans celui de Silvio, une expression d'excuse sur le visage, un sourire en guise de pardon.

Silvio écouta la jeune fille lui raconter sa vie sans aucune gène. Elle parlait beaucoup, certes, mais sa conversation n'était pas inintéressante et c'était le signe d'un esprit ouvert et en perpetuel mouvement. Ainsi donc elle avait réussi à se procurer des livres dans le désert. Elle devait donc être de la famille d'un chef de clan, les livres étant une denrée luxueuse dans cet environnement. Suna l'intrigait de plus en plus mais il n'en laissa rien paraitre et lui repondit en souriant:
"Ne vous excusez pas, ce n'est pas une tare de parler beaucoup et je suppose que vous n'avez pas vraiment pu parler de ca jusqu'à maintenant donc il est normal que ca ressurgisse."

Puis il laissa passer un instant et ajouta comme s'il venait d'y penser.

"Mais je pense a une chose. Une fois votre inscription terminée cela vous plairait t'il que je vous invite quelque part? Manger une glace par exemple."

Le jeune homme l'avait écouté parler sans l'interrompre et avec de plus un intérêt certain qui fit grand plaisir à Suna. Il comprit avec aisance ce bavardage soudain et la jeune femme se sentit soulagée de ne pas avoir froisser le jeune homme sous ce flot de paroles.

"Vous avez raison, mon voyage fut solitaire et parfois éprouvant. Votre oreille attentive et vos sages paroles m'apaisent. Merci encore." Sa voix tendre et chaude approuvaient ses pensées.

Lorsque Silvio reprit la parole, le regard de Suna se fit curieux :

"J'accepterais volontiers de vous accompagner mais je ne sais pas ce qu'est une glace. Apparemment cela se mange, est ce bon ? J'ai eu beau lire tous les livres que j'ai pu trouver je ne me souviens pas avoir lu le mot glace encore moins sa définition." Un petit rire argentin ponctua la fin de sa phrase.

Elle commençait enfin à se sentir bien et même heureuse.

Silvio l'entendit répondre et fut flatté du compliment même s'il ne le fit pas remarquer. Il était heureux que Suna se sente un peu plus à l'aise et un sourire éclaira son visage, quand elle lui annonca qu'elle n'avait jamais mangé de glace. Il aurait du s'en douter si elle n'avait accès qu'à des documents techniques. Même les romans ne décrivaient jamais leurs heros en train de manger des glaces et ce n'était pas vraiment la coutume de s'en offrir dans le Sahara.
"Et bien ça sera l'occasion d'en gouter. Ici, en France nous trouvons ça délicieux surtout quand il fait chaud comme maintenant mais ça va sans doute vous paraitre etrange si vous n'y etes pas habituée. Et en plus ça me permettra de vous faire un peu visiter la ville. Et peut etre, s'il vous reste un peu de temps aller voir un film au cinema. Je ne sais pas si vous savez ce que c'est mais c'est quelque chose que vous devez connaitre si vous voulez vivre longtemps en France."

Il acheva sa dernière phrase par un clin d'oeil complice. Il ne savait pas trop pourquoi mais il avait envie de rester un peu avec cette jeune fille, meme s'il se doutait que ça ne durerait pas longtemps. Et puis ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait inviter une jeune fille "entre amis" sans autre connotation.

Suna savait donc ce qu'elle ferait après son inscription, elle irait mangé une glace en compagnie de Silvio. Il lui raconta que dans sa terre d'accueil, les glaces étaient chose fréquente surtout quand il faisait chaud. A cette idée, Suna ria doucement car dans le Désert, avoir chaud était une sensation commune à laquelle la jeune femme s'habituait très bien.

Ceci dit, elle était curieuse de voir à quoi pouvait ressembler une glace et du coup, elle était légèrement pressée d'en finir avec son inscription. De plus, visiter Sinespirac avec un guide était bien plus intéressant que de le faire toute seule surout si c'était avec ce jeune homme.

*Voyons une glace se mange quand il fait chaud donc ça doit être froid. Manger du froid, ça doit être bizarre et puis ça a quel gout ?*

Une foule de questions concernant ce phénomène déboulaient dans son esprit quand ce flot fut interrompu par la voix de Silvio. Il lui parlait à présent de cinéma, mais qu'est c'était cette bête encore. D'après lui, c'était carrément un moyen de survie et à cette phrase, Suna prit un peu peru malgré le clin d'œil complice que lui lança le jeune homme.

"Je suis curieuse de savoir ce que peut être ce cinéma et à quoi il doit ressembler pour être aussi vital. Veuilez excuser mon ignorance, dans le Désert, nos occupations sont toutes autres et visiblement si différentes de la France." La voix se fit plus curieuse et ses yeux se firent rieurs à l'œil malicieux de Silvio.

"Dites moi, avez vous déjà voyager ? Pour venir ici, j'ai prit le bateau, l'avez vous déjà prit ?" demanda t-elle doucement.

Ce n'était qu'une partie des nombreuses questions qui couraient dans sa tête.

Silvio rit malgré lui quand Suna lui parla du cinéma comme d'une occupation vitale a la survie en France. Certes il connaissait des personnes qui y allaient très souvent mais il n'entendait pas sa dernière phrase comme cela. Il prit donc note de faire très attention aux mots qu'il emploierait avec elle. Il lui répondit donc doucement:

"Et bien je vais répondre a vos questions dans l'ordre. Pour la glace, il y en a vraiment pour tous les gouts. Ca va du chocolat à la banane en passant par l'abricot et les mélanges. Mais le seul moyen de savoir quel gout ça a est justement de les gouter. Pour le cinéma, ce n'est pas vital à notre vie, c'est juste un passe-temps très répandu, et il est préferable que vous sachiez de quoi on parle si vous entendez ce terme dans une conversation. Et pour le bateau, je dois vous avouer que je ne l'ai jamais pris. J'ai pris le train et l'avion, j'ai fait de grandes marches mais je n'ai encore jamais mis les pieds sur un bateau. C'est étrange car je suis dejà allé près de la mer, mais l'occasion ne s'est jamais presentée. "

A la surprise de Suna, Silvio répondit à ses pensée alors qu'il lui décrivait les différents gouts possible. En entendant parler de fruits, la jeune femme commença à avoir l'eau à la bouche et l'idée de manger un fruit froid lui plaisait encore plus.

Quand le jeune homme parla du cinéma, Suna comprit son vite son erreur de compréhension et rougit légèrement. Dorénavant, elle savait ce que c'était et ne ferait plus la faute mais le système de fonctionnement du cinéma lui échappait encore et surtout à quoi il servait.

Enfin, le jeune homme avait voyager mais n'avait jamais prit le bateau. Peut être le regrettait il en ce cas il aurait tout le temps un jour de le prendre. La jeune femme était curieuse de ce nouveau pays et demanda gentiment :

"Y aurait-il d'autres choses communes à la France que je devrais connaitre car je ne peux que constater l'étendue de mon ignorance et cela me dérange. Peut être devrais je acheter un guide et dictionnaire ?" Son rire fit écho à celui de Silvio.

"Il y a sans doute beaucoup de choses à voir en France et à Sinespirac mais vous aurez le temps de les découvrir par vous meme, ou avec d'autres amis plus tard. Puisque tout est nouveau pour vous je ne veux pas vous submerger d'informations dès la première rencontre. Il faudra aussi que je vous explique les règles de comportement françaises ça pourra sans doute vous être utile un jour"

Il avait dit tout cela calmemenent en riant gentiment à la fin de la dernière phrase.

"Ca serait dommage de faire une bévue à cause de codes arbitraires. Mais c'est un sujet un peu long à expliquer donc je préfère le faire au calme."
ajouta t il plus sérieusement.