Deux places

Enfin, Silvio sortit de ses pensées et lui annonça avec enthousiasme ce qui l'avait choisit pour elle. La description de la coupe rendit Suna impatiente de la manger. Tous ces fruits la rendait dingue et au moment où le jeune homme posa la question à Suna, elle répondit d'une voix enjouée :

"Mais je ne vais surement pas changé votre décision ! Tout me parait on ne peut plus délicieux et alors votre touche finale, la cerise confite... Ah, j'en raffole ! A croire que vous lisez dans mes pensées !" Les traits de son visage prirent un air suspect.

"Est ce le cas ? Parce que si oui, il va falloir que je fasse attention à ce que je pense... je ne voudrais pas vous choquer !" Sa voix s'était malicieuse et le clin d'œil était prometteur.

Puis, elle se tut un instant, elle n'avait pas oublié la question qui concernait le choix qu'elle avait fait pur lui au contraire. Suna voulait juste le faire languir et une idée lui traversa l'esprit. La jeune femme se leva avec grâce et légèreté et quitta la table pour se diriger vers la serveuse.

"Mademoiselle, vous voyez le jeune homme assis à cette table" en lui montrant discrètement l'emplacement.

"Voilà, la commande qu'il souhaite, dans une coupe, il veut une boule de glace à la banane, une à la framboise, une à la pomme et une au cassis avec par dessus tout ça de la chantilly et des éclats de chocolat noir." Sa voix s'était faite pus basse pour être sure que Silvio n'entendrait rien.

La jeune femme fut sur le point de partir lorsqu'elle revint vers la serveuse.

"J'oubliais rajouter lui un morceau de kiwi en plein milieu de la coupe. Cette fois ce sera tout, merci !" Et elle s'éloigna alors que la serveuse partait dans l'autre sens préparer la commande.

Suna s'asseyait à leur table comme si de rien n'était et regardait les beaux yeux émeraudes du jeune homme avec passion et curiosité, un sourire lumineux en guise de réponse à sa question.

"J'éspère que vous n'avez pas oublié de passer ma commande pour vous. Si c'était le cas il vous faudrait attendre qu'elle arrive et je n'aime pas manger ma glace quand elle a fondu" l'accueillit Silvio d'un ton moqueur quand elle revint a la table.
"Ceci dit j'ai hate de voir ce que vous avez dit a cette serveuse."

Puis il retourna à sa contemplation du joli visage de Suna. D'autant plus expressif maintenant qu'il avait encore une fois touché juste.

"Vous savez, vous êtes un petit peu énervant dans le bon sens du mot. je suis tellement étourdie et ce par votre faute, que j'en ai oublié de le faire." Son index menaçait gentiment le bout du nez du jeune homme.

"Donc dans ce cas, je me vois dans l'obligation d'aller demander une paille à la serveuse quand elle apportera votre dessert. d'ailleurs, j'espère pour vous que ça se boit aussi une glace." Et elle ria chaleureusement.

Malgré tout, Suna était ennuyée d'avoir autant la tête dans les nuages et le regard que posait Silvio sur elle, ne l'aidait pas du tout. L'index jadis menaçant s'enroulait à présent dans ses cheveux cuivrés. ses joues prenant une jolie couleur cerise alors que le jeune homme la dévisageait avec plaisir.

"Vous pouvez aussi lui demander une deuxième cuillere ça sera tout de même plus pratique. Et ca ne les derangera pas plus que ca je pense, leurs lave-vaisselles sont très éfficaces."

Silvio ne pouvait s'empécher de taquiner la jeune fille et il la trouvait vraiment craquante quand elle se sentait génée. Il sentait que la soirée se passait vraiment bien et n'avait pas vraiment envie qu'elle s'arrète. Il aimait observer son visage expressif et l'adorait particulièrement quand elle s'entortillait les cheveux de cette manière. Il avait connu beaucoup de filles, mais jamais aucune ne lui avait fait cet effet la. Il la connaissait depuis seulement quelques heures et c'était déjà comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Il resta un long moment à la regarder et quand la coupe arriva, il demanda une deuxième cuillere et une autre carafe d'eau.

Comme si ça ne suffisait pas, Silvio en remit une couche, histoire de bien montrer à la jeune femme qu'elle s'était plantée quelque part. Du coup, ses sourcils se froncèrent et elle tira une jolie langue au jeune homme si taquin.

"Profitez en parce que je vous aurais aussi un jour et vous n'aurez aucune chance de vous échappez !" Sur ce, elle ria de bon cœur et se calma légèrement quand la serveuse arriva avec la coupe destinée à Silvio.

Et là, l'occasion se présenta, une en or. La jeune femme écouta tranquillement les demandes de Silvio et une fois qu'il en eut finit, elle dit du même ton moqueur que le jeune homme :

"Voyons, j'ai une cuillère, une coupe vide et vous avez une cuillère et une coupe pleine. Dois je penser que vous me punissez en me privant de dessert ?" Un petit air boudeur sur la fin et des yeux en amande bleus bien coquins. Elle joignit alors ses mains devant elle comme une prière et prit un ton solennel qui ne lui alla pas du tout dû à son sourire malicieux.

"je vous supplie, pardonnez moi, je vous promet que je ne recommencerais pas. Offrez moi mon dessert et je ferais ce que vous voudrez en retour pour me faire pardonner."

Silvio perça immédiatement la stratégie de Suna, mais entra tout de même dans son jeu. Ce petit air coquin qu'elle prenait sans arret, avait le don de lui faire presque perdre tous ses moyens et il lui répondit donc d'un ton sérieux et ponctuant la fin de sa remarque d'un petit clin d'oeil complice et chaleureux:

"Et bien, je serais tenté de vous punir pour m'avoir fait languir de la sorte, mais je ne me sens pas le courage de manger cette délicieuse glace seul, donc puisque vous avez encore votre cuillère autant que vous l'utilisiez jusqu'au bout."

"Je vous trouve cruel mais j'accepte de partager cette glace même si je n'en suis pas le vrai destinataire." Dit elle d'un petit air mutin, elle pris sa cuillère et loucha en la regardant.

"Y a rien à faire, je ne lis pas l'avenir de mon dessert dedans. Tant pis !" Suna haussa les épaules et commença à piocher dans la belle coupe.

Avant d'avaler la bouchée, elle sourit au jeune homme et lui parla doucement :

"Après vous ! Je veux connaitre votre verdict avant d'en avoir gouter une seule cuillerée. Et puis, c'est votre dessert !" Elle plongea ses yeux dans les siens et se lécha les lèvres.

Silvio observa son manège pseudo divinatoire avec amusement et à sa demande gouta la premiere bouchée, qu'il trouva succulente.

"Pour tout vous dire, je la trouve tellement bonne que je me demande si je ne vais pas la garder pour moi seul, tout compte fait."

Devant l'air déconfit de Suna, il ne put s'empécher de rire doucement.

"Mais ca serait dommage de gacher une si bonne glace égoistement, donc servez vous copieusement. D'autant que c'est vous qui l'avez choisie." ajouta il en souriant.

"Et ne vous inquiétez pas pour votre coupe, nous avons encore toute la soirée pour la déguster." ajouta il enfin avec son clin d'oeil habituel.

Le jeune homme avait gouté la glace et Suna fut intérieurement rassurée de le voir satisfait. Lorsqu'il lui dit que finalement elle était tellement bonne qui ne voulait plus la partager, la jeune femme ria légèrement. Cette phrase ne faisait que confirmer sa décision dans la saveur des boules.

Une fois que Suna eut reçut le droit de manger le dessert, elle ne se fit pas prier et avala avec un plaisir non dissimulé, la cuillerée déjà préparée. Elle allait pour se servir une deuxième fois quand Silvio lui dit de ne pas s'inquiéter concernant sa coupe à elle. Le clin d'œil qu'il lui adressa en ponctuation du reste de la soirée attisa sa curiosité.

"Je vais vous dire une chose, j'adore vos clins d'œil mais je préfère largement pouvoir voir vos deux beaux yeux verts en même temps." Un sourire malicieux finissait sa phrase exprimée sur le ton d'une confidence.

Silvio continua de manger sa glace en se plongeant dans le regard azur de Suna et en lui faisant bien admirer ses yeux. Il n'avait plus vraiment envie de parler, juste de profiter de sa présence. Une fois la glace finie, il prit enfin la parole:

" Voila, maintenant que nous avons terminé ma coupe, nous pouvons passer a la votre, si vous le voulez toujours."

Le message était passé, Suna put contempler à volonté le regard du jeune homme. Ainsi, dans le silence et les quelques gazouillis des oiseaux, ils finirent la première coupe.

"Bien sûr que je veux la deuxième ! ne croyez pas pouvoir me priver de mon dessert aussi facilement jeune homme !" dit elle en essayant en vain de maintenir un air sérieux car ses yeux étaient rieurs. Et pour bien montrer qu'elle aussi, elle savait faire des clins d'œil, la jeune femme lui en fit un magnifique de l'œil droit plutôt coquin.

Puis, elle prit un air pensif et ajouta :

"J'ai certaines questions à vous posez, dites moi s'il vous plait quand est ce que l'on pourra parler librement." Un petit sourire en coin.

Suna semblait s'amuser a le faire languir et il avait du mal a garder son serieux, mais laissa juste passer un sourire charmeur sur son visage, meme si ses yeux en disaient plus. Il regarda la jeune fille et lui repondit d'un ton calme et enjoue:

"Et bien disons, dès que j'aurai commandé votre coupe."
Puis ajouta d'un ton moqueur, ses yeux le contredisant encore une fois.

"Et je vais hésiter à en prendre une cinquième et surtout a vous inviter souvent au restaurant. Si vous avez toujours autant d'appétit, vous allez finir par me ruiner."

Ses yeux étaient rieurs et le ton de sa voix trahissait une toquade innoffensive. Il lui avait déjà prouvé qu'il se moquait de l'argent et de combien allait lui couter cette soirée. Malgré son air nonchalant, il semblait avoir une réelle confiance en son portefeuille. Il commanda la coupe de Suna exactement telle qu'il la lui avait décrite, insistant bien sur le fait que les suppléments que cela lui couterait importaient peu. Puis une fois la serveuse partie, il se retourna vers Suna, plongeant son regard dans le sien.

"Donc, vous avez des questions à me poser. Je suis curieux de savoir lesquelles, vu que vous sembliez les avoir épuisées tout à l'heure"

La moquerie était gentille, mais réelle. La jeune fille parlait beaucoup mais cela ne semblait pas le déranger, plutôt l'amuser.

Suna avait écouté le jeune homme parler sans l'interrompre, en souriant.

"Je vous trouve bien moqueur, êtes vous toujours comme cela ? Où vous réservez vous spécialement pour moi ?" demanda t-elle doucement.

Elle sentait bien qu'elle ne le laissait pas indifférent et il allait devoir s'accrocher car ce n'était que le début. Puis, elle se mit à l'aise et s'étira laissant voir son nombril et sa peau bronzée. Prenant son temps, ses yeux azurs brillaient de curiosité, la jeune femme s'éclaircit la voix.

"Je résume, vous avez beaucoup d'humour à m'en faire pleurer de rire, vous êtes moqueur bien que je sente que vous ne pensez pas ce que vous me sortez et enfin votre visage est tellement expressif qu'un seul mensonge de votre part ne tiendrait pas la route. Sans parler du fait que votre porte monnaie semble inépuisable, d'ailleurs rassurez vous je n'ai pas pour habitude d'être si gourmande sauf pour les fruits et..." dit elle avec un sourire coquin.

"Avez vous d'autres surprises de ce genre ? Ah, si, vous aimez mes questions au point que si je n'en pose plus, cela vous manque." sur ce, elle ria chaleureusement.

"Plus sérieusement, les questions que j'ai dans la tête concernent ma folie passagère de toute à l'heure et vu comme je me suis faite sermonnée, je ne tiens pas à faire deux fois la même erreur." plongeant son regard dans celui de Silvio et se posant sa tête dans le creux de ses mains, un sourire complice aux lèvres.

Silvio l'écouta encore une fois sans l'interrompre, semblant boire chacun de ses mots. Il lui souriait doucement, et la trouva particulièrement perspicace. A la fin de sa dernière phrase, il réfléchit un instant, pour comprendre de quoi elle parlait, cet épisode lui étant complétement sorti de l'esprit. Et lui répondit en s'exclamant:

"Ah! Ca! Et bien comme je ne désire pas commetre cette erreur non plus je vais devoir vous faire patienter jusqu'à ce que nous soyons chez moi. C'est un sujet assez délicat à aborder en public, si vous voyez ce que je veux dire."

Il se doutait bien que les clients aux alentours comprendraient ses paroles de travers, mais il préférait qu'ils le pensent obsédé que magicien. Et puis, lui et Suna se comportaient tellement comme un jeune couple que ça ne les choquerait sans doute pas plus que ça. Cependant qu'elle en reparle l'intrigait et il se demandait quel type de pouvoir elle pouvait bien avoir.

"Demain nous irons remplir votre dossier avec tous les documents qui manquent pour le remplir. Et après, cela dépendra de vous, je pense."

Comme Suna s'y attendait plus ou moins, le sujet ne serait abordé que plus tard, ceci dit la formulation de la réponse la fit plus que sourire et du coup, elle ria avec une gène feinte en rougissant.

"En effet, c'est bien ce que je me disais mais pourquoi vous exclamez sur un sujet aussi intime?" dit avec une voix légèrement plus élevée que d'habitude.

A son tour, elle lui fit un clin d'œil mais lui étant loin d'être complice, plutôt suggestif.

"J'espère avoir tous les papiers que demande le dossier sinon ça va être encore plus long, du coup, vous devrez supporter mes questions plus longtemps que prévue. Mais, qu'est ce qui dépendra de moi ?" Le ton était redevenu normal quoiqu'il dévoilait plus que les paroles tenues par la jeune femme.

"Par ailleurs, je me disais que vue votre culture, je ferais mieux de vous avoir sous la main..." Pensa t-elle tout haut dans un murmure.

Alors que ses yeux complétaient :

*Peut être aussi bien au sens propre qu'au sens figuré*

Ne lâchant pas Silvio du regard.

Devant le clin d'oeil et les propos de la jeune femme, Silvio ne put réprimer un frisson. Puis reprenant son calme et regardant toujours Suna dans les yeux, lui répondit:

"Et bien l'activité de la soirée. Je suppose que vous en aurez assez de manger des glaces, donc cela dépendra de votre humeur. Et je pense que vous aurez tout ce qu'il faut si vous êtes en règle avec la préfecture."

*Mais qu'est ce qu'il m'arrive encore? D'accord cette fille est super mignonne, mais bon, pas le premier soir quand meme. Je la connais depuis seulement quelques heures et je suis déjà plus qu'attiré par elle. Faut que je me ressaisisse là. Mais je ne suis pas sur qu'elle me laisse faire.*

Sur ce leur quatrième coupe arriva et Silvio la prit pour en tendre la première cuillérée à Suna.

"Oh et bien, sachant que je vous dois déjà beaucoup et que jusque là, vous m'avez fait très plaisir, j'aimerais que pour le reste de la soirée, ce soit vous qui décidiez de ce qui se passera. Je vous fait confiance, cela ne peut être que bien." Dit elle en souriant gentiment et elle posa sa main sur celle de Silvio.

Après une légère caresse, Suna tenta de se remémoriser les papiers dont elle avait besoin et si elle les avait tous. Là, son dessert arriva et de ce fait, elle sortit de ses pensées.

L'eau à la bouche, la jeune femme vit Silvio prendre sa cuillère et prendre une portion de glace avant de la lui tendre. Docilement mais avec malice, elle ouvrit la bouche et la referma doucement afin de déguster la glace puis elle prit délicatement la cuillère des mains du jeune homme et fit de même.

Son visage n'était que tendresse envers celui qu'elle considérait bien plus qu'un simple ami.

Silvio accepta la cuillérée de Suna avec un plaisir apparent. Puis il reprit une cuillérée de glace et la tendit a Suna avant de répondre.

"Et bien pour ce soir, je propose une petite promenade jusque chez moi, et que nous terminions la soirée à discuter calmement. Pour demain, nous aviserons quand vous aurez toute votre paperasse."

Le dégout de Silvio pour tout ce qui concernait les papier inutiles transparaissait dans ce terme, qu'il utilisait avec mépris. Cela lui rappelait trop le snobisme de ses parents et cette arrogance du pouvoir qui veut tout ordonner et classer.

Puis se rendant compte de son air et de ses pensées il reprit un sourire tendre devant Suna en échangeant des cuillérées de glace et de fruits.

"Cela me convient à merveille. Quand à ces fichus papiers, il faudra que ça aille vite sinon ça va pas me plaire." Autant la première phrase fut prononcée avec bonheur et sincérité autant la suivante fut un copier collé du ton de Silvio, un brin de colère en plus. Pour elle, ce n'était que de la perte de temps.

Ils mangèrent ainsi tranquillement leur glace, tous deux y prenant un sain plaisir quand une question se pointa dans l'esprit de Suna :

"Vous savez faire la cuisine ? Vous aimez quels genres de plat ? Epicer, sucré, salé ?" demanda t-elle avec intérêt. Au final, ce ne fut plus une mais plusieurs questions qui déboulaient dans sa voix.

Bien que ce fut que pure curiosité, elle mit une main spontanément devant sa bouche comme pour arrêter ce flot de paroles. Son regard bleu s'excusant.

Silvio entendit le ton plein de colere de Suna et ne l'en aima que plus. Pour elle qui avait vécu dans le désert sans papier ça devait etre particulierement insupportable de devoir garder tous ces documents. Lui avait l'habitude donc il s'y conformait, mais elle devait avoir du mal à s'y faire.

"Et bien l'administration française est si acharnée sur le papier que cela peut prendre des mois. Mais l'Université est beaucoup plus rapide pour cela. Il vous faudra juste prouver que vous avez le baccalaureat ou un equivalent et que vous etes en regle. Si vous avez fait le plus dur avant de venir ici alors ca ira vite"
Son ton d'abord méprisant devenait de plus en plus enjoué au fur et a mesure qu'il parlait. Il finit par répondre sur un ton plus joyeux:

"Et bien pour mes talents culinaires je ne sais pas vraiment. Je connais les bases et assez pour me faire à manger seul, mais je ne cuisine pas vraiment de plats compliqués. Ca changera peut etre pendant les quinze prochains jours ceci dit." ajouta il avec un grand sourire et un clin d'oeil.

Suna sourit de bonheur alors que le jeune homme la soutenait sans retenue. Quand il eut finit de lui expliquer le système administratif français, elle jugea bon de l'informer sur deux, trois points.

"Dans le désert, le papier est tellement rare qu'il en ait devenu précieux et du coup, on en a sous forme de livres et pour les plus riches d'entre nous, sous forme de cahier. Ce qui m'irrite ici, c'est ce gaspillage intensif." Elle respira un grand coup pour calmer ses nerfs puis reprit plus doucement :

"Enfin, en ce qui concerne le diplôme, j'ai eut la chance de pouvoir passer mon baccalauréat à Tunis alors que je fuyais mon clan. J'ai beaucoup étudier pour l'avoir et j'ai réussis mais ce ne fut pas facile." dit elle avec une légère fierté.

"En ce qui concerne la cuisine, il est vrai que le moins que je puisse faire est de vous préparer à manger ainsi je vous ferais gouter des plats typiques du Sahara, de temps en temps bien sur et si vous ne souhaitez pas autre chose à la place." Un petit rire cristallin perça alors qu'elle pensait à autre chose.

"Il y a bien des choses que j'aimerais vous montrer venant de mon pays mais il va falloir faire un tri, quinze jours ça va peut être être un peut court. Oh puis si j'en ai pas finis, vous viendrez chez moi pour que je puisse terminer." Le ton était satisfait et amusé, ses yeux saphir enjoués et pleins de promesses orientales.

Silvio sourit en pensant sans doute à la même chose que Suna. Il appréciait de plus en plus la jeune fille et ne se souvenait pas d'avoir été aussi bien avec quelqu'un d'autre dans sa courte vie.

"Je serai ravi de gouter à la nourriture de votre pays, mais peut être aurez vous du mal à trouver tout ce qu'il vous faut ici. En tous cas, il y a toujours assez à manger dans mon réfrigérateur et ma réserve, donc si vous avez fai, n'hésitez pas à vous servir"

Il se retint de justesse d'ajouter sa dernière pensée.

"Vous avez raison, certains ingrédients me manqueront surement mais le centre commercial a l'air bien équipé, peut être y trouverais je mon bonheur pour remplacer ce qu'il me manque." ce qu'elle venait de dire était autant pour Silvio que pour elle.

"Mais dites moi, vous avez bien dit une réserve, n'est ce pas ? Êtes vous sûr d'habiter un appartement ? Votre chez vous me parait bien spacieux. En tout cas, je suis contente de savoir que votre garde-manger soit plein, cela veut dire que vous ne vous laissez pas aller." Un sourire radieux illumina son visage alors que ses yeux dévoraient ceux de Silvio.

"Je pense à une chose, qui est la personne qui habite avec vous ? Si ce n'est pas indiscret." demanda t-elle doucement.

"Pour tout vous dire, que mon garde manger soit plein veut surtout dire que je n'aime pas faire les courses, et que j'en fais le maximum à chaque fois. Quand à la personne avec qui j'habite, il s'agit en fait de mon meilleur ami, ce qui n'est pas très difficile, vu que je n'en ai pqs beaucoup. Nous nous sommes rencontrés à mon arrivée au lycée de Sinespirac et avons décidé de prendre une colocation ici pour notre première année de faculté. Mais nous ne faisons pas du tout les mêmes études et il s'est inscrit en Sciences de la Vie cette année. Je pense que vous l'apprécierez si vous le voyez un jour et il pourra sans doute vous en apprendre plus que moi sur les animaux et les plantes de cette région et d'Europe. Sa bibliothèque est également bien fournie, mais il n'aime pas trop qu'on touche à ses ouvrages sans son autorisation donc je préfère attendre que vous vous rencontriez avant de vous la montrer. Il me semble également qu'il collectionne les mineraux. Mais je n'ai encore jamais vu où il les rangeait."

La réponse de Silvio concernant son ami fut très instructive et Suna espérait pouvoir un jour rencontré ce jeune homme car elle était sûr qu'elle apprendrait beaucoup en faisant sa connaissance. Enfin si il acceptait de lui parler mais elle ferait de son mieux pour bien s'entendre avec lui.

La jeune appréciait la confiance que Silvio avait en elle, c'était primordial pour que son séjour chez lui se passe bien. Suna avait aussi confiance en lui et bien des choix qu'il avait fait confirmaient cette pensée.

"Vous dites qu'il a des livres, j'espère pouvoir un jour les lire. Comment s'appelle t-il ? En plus, nos études sont assez proches, peut être acceptera t-il de m'aider si je suis en difficulté. Vous pensez qu'il le pourrait ?" demanda t-elle en quête de précision avec un ton légèrement enjoué. Son index s'entortillait dans une de ses mèches.