Deux places

*et vive la candeur des filles du désert*

Ils sortirent du centre commercial et en se promenant un peu finir par croiser un vendeur Haagen Dasz(les meilleures^^) qui vendait des glaces en cornet à emporter. Silvio y entra donc et commença à regarder les parfums proposés. Il y en avait pour tous les gouts et il savait que les spécialités étaient excellentes. Il se décida au bout de quelques minutes pour une glace deux boules "chocolate cookies" et framboise. Mais ne dit pas son choix de suite pour ne pas influencer Suna.

"Prenez ce qu'il vous plait. Et le prix n'est pas limité."

Il adorait prononcer cette phrase, car meme s'il refusait catégoriquement de vivre dans le luxe, il aimait faire plaisir et avait toujours assez d'argent liquide sur lui.

Un sourire moqueur apparut sur les lèvres de Silvio alors qu'elle finissait sa phrase. ce que pensait le jeune homme devait être plaisant et Suna n'en tint pas rigueur. Après avoir marché un peu, ils rencontrèrent enfin un marchand de glaces au nom que la jeune femme trouva imprononçable.

Silvio y entra et Suna le suivit observant le magasin avec fascination. Il y avait des glaces partout et une multitude de choix. De ce fait, la jeune femme ne sut pas ce qu'avait pris Silvio. Après bien des hésitations, elle prit une glace avec trois boules, une au yaourt à la noix de coco, une au nutella (déjà gouter et c'est super bon ! ^^) et la dernière au litchi, fruit qu'elle affectionnait beaucoup.

"Merci pour votre générosité, je ferais une salade de fruits tellement délicieuse que vous viendrez me voir exprès pour ça" dit elle en lançant un clin d'œil malicieux et un sourire coquin.

"J'ai oublié de préciser que ce glacier proposait également des coupes, donc si vous voulez vous asseoir un peu c'est possible." Et il fit signe à la serveuse qu'il n'avait pas encore choisi, geste que Suna ne comprit peut etre pas.

Une fois son choix fait, Silvio lui indiqua qu'il était possible de s'assoir et reconnut que leur petite marche lui avait rendu les pieds un peu douloureux. Suna sourit donc au jeune homme et acquiesça d'un signe de tête.

"Je vais attendre que vous ayez fait votre choix avant d'aller m'assoir. Dans le désert, on a pour habitude de se mettre à table en même temps et de commencer à manger en même temps. ne me demandez pas la raison, mes parents n'ont jamais voulu me l'expliquer." Son doigt s'enroulait dans ses cheveux, un air perplexe sur son visage.

"Dites, je pourrais gouter votre glace ? Juste un petit morceau et je vous ferais gouter la mienne. Vous êtes d'accord ? S'il vous plait." la gourmandise se lisait dans ses yeux, un curieux sourire se dessinait sur ses lèvres.

Comme il le pensait Suna accepta immédiatement son offre. Il demanda donc 2 cartes des glaces et coupes et accompagna Suna jusqu'à une table en terrasse. Il faisait encore chaud et ensoleillé et il tendit une des cartes à Suna.

"Peut etre voudrez vous chager d'avis en voyant les coupes." lui dit il avec un clin d'oeil discret.

Ils allèrent donc se poser à une table et Silvio lui tendit une carte avec pleins de noms de glaces plus appétissants les uns que les autres. Suna les lisait et les relisait, son choix précédent s'étant envolé.

"Vous ne m'aidez pas !" dit elle en riant. "Il y a tellement de choix que je ne sais plus où donner de la tête ! Vous êtes la tentation incarnée." son tire fusa, argentin et chaleureux.

"Bon, eh bien, je vais prendre de la glace à la noix de coco, à la vanille, à la fraise et au litchi. Je sens que je vais me régaler, merci beaucoup Silvio." La sincérité de sa voix ne faisant aucun doute.

Suna regarda droit dans les yeux le jeune homme puis elle décida d'enlever le petit pull qu'elle avait mit le matin même alors que l'air s'était fait un peu frais. Elle portait un tee-shirt couleur de sable uni et les courtes manches formaient une bande allant d'un bras à l'autre. Le tissus était légèrement moulant, la mettant à l'aise avec un petit effet sexy.

elle porta son pull à la hauteur de ses yeux et fronça les sourcils à la vue des taches de jus de fraise. Puis, elle le plia soigneusement, le posa à ses côtés et prit sa tête entre ses mains tout en fixant Silvio avec un intérêt amusé.

"Vous pouvez demander à rajouter des fruits dessus si vous prenez une coupe. Et ne me remerciez pas c'est tout naturel. Déjà parceque je vous l'ai promis et ensuite parceque je vous apprécie de plus en plus. Pour ma part je vais prendre une poire Belle Helene. C'est un grand classique ici en France. Et je serai enchanté de vous en échanger un peu." répondit il en souriant.

Le petit air coquin de Suna lui faisait de plus en plus d'effet, et il avait de plus en plus besoin de ce qu'il avait appris en aikido sur la maitrise de soi pour ne pas en dire plus ou le montrer.

"Mais dites m'en plus sur vous et votre famille. Les habitants du désert ne sont pas très connu ici et j'ai vraiment envie d'en savoir plus sur vous"

"Ah mais si on peut rajouter des fruits, je vais demander des morceaux de pommes alors !" se réjouit-elle.

"Une poire belle-hélène, curieux comme appellation. C'est gentil d'accepter de m'en faire gouter un peu et si en plus c'est une spécialité française..." Elle avait un sourire rêveur et des yeux brillants.

En attendant leur commande, Silvio voulut en savoir plus sur la famille de Suna et les habitudes des gens du désert. Le visage de la jeune femme s'éclaira, elle était contente que Silvio s'intéresse à son pays. regardant le jeune homme droit dans les yeux, elle commença à raconter :

"Je suis fille unique et j'appartiens un clan nomade doué dans le commerce. Mon père en est le chef et s'est un fier guerrier et ma mère est médecin. Mon enfance s'est partagée entre les cours de ma mère sur la médecine et ceux de mon père pour l'art de se battre. Bien que je déteste ça, je n'ai pas eu le choix et je sais donc manier la lance et le poignard. A 16 ans, on est en âge de se battre et avec les tensions entre les clans, il est important de savoir se défendre. Dans le clan, en lui même, à 20 ans, on peut choisir notre future profession et éventuellement quitter le clan pour en fonder un nouveau. On est donc aussi en âge de se marier. Enfin, les conditions de vie sont rudes mais la vie dans le désert est merveilleuse, c'est un paysage unique avec des animaux uniques. d'ailleurs le symbole de mon clan est le scorpion, du coup en tant que fille de chef, je l'ai tatoué dans le dos. Voilà, si vous voulez des précisions n'hésitez pas."

Son petit discours avait été chaleureux et enjoué, elle n'avait pas quitté Silvio des yeux et maintenant souriait doucement.

Silvio passa commande et écouta Suna avec attention et en ne la quittant pas du regard. Il fut surpris qu'elle puisse à la fois se battre et soigner les gens.

"C'est étrange que vous puissiez à la fois vous battre et pratiquer la médecine. Ce n'est pas très compatible en temps normal. Mais vous m'avez dit que vous étiez partie à cause de tensions dans votre famille. En connaissez vous la cause?"

Quand Silvio revint sur ses compétences au combat et en médecine, Suna jugea bon d'éclairer certains points.

"J'ai en effet dit que je savais me battre mais j'ai jamais dis que j'aimais ça. Si j'avais pu y échapper je l'aurais fais volontiers or on ne discute pas avec un chef de clan. Quand à la médecine, j'ai quelques bases mais j'ai aussi choisis d'étudier les fruits et leurs caractéristiques et ils en ont de très bénéfiques pour l'homme." dit elle avec sérieux.

"En ce qui concerne ma famille et leurs tensions, je ne sais que très peu de choses. Mon oncle enviait mon père pour son statut de chef et pour l'importance de notre clan. Nous avons un excellent commerce et mon oncle a commencé à devenir envieux au point de soulever une partie de notre famille contre mon père. De fil en aiguille, le clan s'est scindé en deux parties. Quand mon père m'a annoncé que je devais me battre contre ceux qui étaient mes cousins et cousines, oncles et tantes, je ne l'ai pas supporté."

Son regard se fit soucieux, elle se demandait comment avait évolué la situation depuis son départ. La jeune femme ne doutait pas que son père en ait repris le contrôle mais à quel prix ?

Suna reprit un air serieux quand elle se rappela les circonstances de son depart, et il se dit qu'il ferait mieux de ne pas le lui redemander. La situation etait deja assez compliquee comme ca. Quand elle lui annonca qu'elle avait etudie les fruits et les plantes il sourit largement en se rememorant toutes les affiches qu'il avait pu voir dans les cantines et les restaurants universitaires, vantant les merites d'une alimentation equilibree.

"Vous avez bien raison et cela fait plusieurs annees que nous nous en preoccupons. Pour tout vous dire, mes rares connaissances scientifiques m'ont appris que la quasi totalite des medicaments que nous utilisons dans le monde occidental viennent des plantes. Et je pense que votre connaissance de celles du desert en interesseraient plus d'un. Elles sont encore peu connues et de nombreuses recherches sont menées dessus."

Il s'arreta un instant, songeur, puis ajouta:
"Mais au fait avez vous déjà un logement?"

Silvio l'avait écouté avec patience et quand elle eut finit, il lui parla des recherches que les occidentaux faisaient sur les fruits. Suna redevint curieuse à ses mots et se dit qu'il faudra creuser dans ce domaine pour savoir ce qu'ils avaient trouvé. Il s'était interrompu et prit un air pensif.

Suna attendit patiemment que Silvio termine ses réflexions et sa phrase eut pour effet de surprendre Suna. Un peu décontenancée, elle dit :

"Euh, eh bien, j'ai entendu parler de chambres universitaires mais rien ne c'est concrétiser pour l'instant donc au moment où je vous parle, je n'ai pas de logement." Un air embêté se prononçait et sa voix douce était inquiète alors qu'elle se demandait où elle dormirait cette nuit.

"Je sais que ça ne se fait pas, mais pourquoi ne dormiriez vous pas chez moi, le temps de trouver quelque chose? Mon colocataire est rentré chez ses parents et ne reviendra pas avant quinze jours, pour la rentrée. Donc d'ici là vous pouvez la prendre, je pense."

Il dit cela d'un air un peu géné ne sachant pas comment elle allait prendre cette offre. Il n'avait pas l'habitude d'avoir des jeunes filles chez lui et ne se serait pas permis de faire une offre pareille à une française. Mais Suna était un cas particulier.

La réponse de Silvio la soulagea même si elle notait son air gêné ce qui eut pour effet de provoquer encore plus de tendresse pour celui qui l'avait déjà tant aidé. Suna leva sa main doucement vers le visage du jeune homme et lui caressa la joue. D'une voix chaleureuse et calme, elle lui répondit :

"Merci. Votre bonté est sans égale et je suis sincère. Vous n'avez de cesse de me dépanner et je vais finir par en être mal à l'aise. J'accepte votre proposition si elle tient toujours car si vous changez d'avis, je le comprendrais. Je vous promet de faire de mon mieux pour ne pas trop vous dérangez et m'arranger avec cette administration concernant les chambres d'étudiants." Son regard azur était heureux et elle caressa une dernière fois la joue du jeune homme avant de venir se poser sur le cœur de Suna. Elle baissa la tête et ferma les yeux, une petite brise venant soulevé avec légèreté ses longs cheveux fins.

"Je vous suis redevable de beaucoup de choses et dans le désert, on a pour habitude de toujours rendre les services donnés. Un jour peut être, je pourrais le faire en attendant ne me laissez pas seule car je serais alors dans l'incapacité de tenir ma parole." Sa voix sérieuse et mélodieuse souhaitait de tout cœur qu'il en fut ainsi.

"La période d'inscriptions est deja passee, mais je vais essayer de voir si je peux vous trouver un appartement pas trop cher et proche de l'université. Mais en attendant vous ne me dérangerez absolument pas" lui répondit il avec un grand sourire, en même temps qu'une serveuse apportait leurs coupes.

"Et si mon colocataire rentre plus tot, je m'arrangerai avec lui. Mais je ne pense pas que ça arrivera. Allez y commencez votre coupe a l'air délicieuse."

Silvio venait de confirmer sa proposition et le sourire ravi qui éclairait son visage mit en confiance la jeune femme. Cela faisait un moment qu'elle considérait ce jeune homme comme une personne précieuse mais là, l'estime et les sentiments qu'elle avait pour lui dépassaient de loin ce qu'elle avait espéré. Sur ce, la serveuse arriva avec leurs desserts et sur le coup Suna applaudit. Sa coupe était colorée et n'attendait qu'une seule chose, d'être mangé. Suna regarda Silvio et lui couvrit la main avec les deux siennes.

"Vous me rendez heureuse, j'en frise la folie. merci encore et je vous conseil de vous y habituez car je le dirais à chaque fois que vous ferez mon bonheur." Puis elle ramena ses mains auprès de sa coupe, prit sa cuillère et plongea dans la glace pour ensuite la porter aux lèvres du jeune homme.

"A vous l'honneur et ne vous avisez pas de refuser..." La jeune femme ria avec douceur, ses yeux malicieux brillaient de joie.

Silvio fut ravi qu'elle accepte son offre. Il avait vraiment envie de continuer à la voir et de l'aider. Quand elle lui offrit la premiere bouchée de sa glace il prit un air renfrogné:

"Vous me génez mais j'accepte quand meme puisque vous m'y obligez."

Puis il effleura la cuillère de ses lèvres pour en avaler le contenu avec un délice apparent.

"C'est bien ce que je disais, elle est délicieuse" ajouta t il avant de tremper sa propre cuiller dans la chantilly en découpant un petit morceau de poire au passage et remplissant sa cuillère avec de la glace vanille surmontée du morceau de poire et de chantilly. Puis il la lui présenta:

"A votre tour maintenant. Et si vous refusez ma vengeance sera terrible." lui dit il avec une voix de théatre et en souriant largement.

Alors qu'il mangeait avec plaisir la cuillerée qu'elle lui proposait, elle dit :

"Je vous trouve trop mignon avec cet air buté, vous ne devriez pas avoir cette mine si renfrognée car chez moi c'est signe d'insulte..." et elle ria aux éclats alors qu'il confirmait ces dires quand à la qualité de la glace qu'elle avait choisit.

Suna vit alors une cuillère qui n'était pas la sienne s'avancer vers elle. Même dans la présentation de cette bouchée, la glace devenait appétissante et à la vue de la chantilly, la jeune femme se lécha les lèvres. Elle s'apprêtait à ouvrir la bouche quand Silvio lui dit qu'une terrible menace pèserait sur elle si elle venait à refuser. sa voix grave se fit puissante comme dans un théâtre et un sourire jusqu'aux oreilles dénotait sa phrase avec brio.

"Oh mais c'est que je serais curieuse de savoir qu'elle pourrait bien être cette vengeance. Ceci dit, je ne teins pas à risquer une si bonne bouchée..." et elle fit glisser ses lèvres avec douceur sur la cuillère, faisant disparaitre le contenu avec délicatesse.

Une fois qu'elle eut finit d'avaler, sa voix fut sans appel et enthousiaste :

"Votre choix est délicieux, je pense qu'il n'y aura pas de vengeance désolée..." Il voulait faire du théâtre, elle allait lui montrer ce qu'elle savait faire. Elle porta le dos de sa main à son front et prit un air éploré :

"Mais je préfère la mienne. je vous en pris ne dites rien, votre douleur face à ce choix est compréhensible mais il faudra que vous fassiez avec." Sa voix s'était fait mélodieuse et tragique. Le clin d'œil qui suivit terminant son monologue.

Suna prit alors un air éploré et cette vue le fit tellement rire qu'il manqua de peu de s'étouffer avec sa glace. Il reprit peu à peu ses esprits et bu un grand verre d'eau pour se calmer, manquqnt de le renverser à cause du rire. Après s'être un peu calmé, il lui répondit:

"Je crois que vous avez eu la pire des vengeances en fait. A cause de vous je ne vais plus oser manger ma glace. Je vous verrais bien en Phèdre vous feriez exploser toute la salle de rire." ajouta il avec un air moqueur.
"Mais vous avez raison sur un point. Ma glace va me paraitre bien fade comparée à la votre."

Puis il recommença son rituel de decouper un morceau de poire enrobé de glace et de chantilly avant de porter la cuillère à sa bouche.

A la fin du petit discours de Suna, le jeune homme éclata de rire à en devenir tout rouge et la jeune femme crut qu'il allait finir par s'étouffer. Heureusement super verre d'eau était là pour calmer la situation et le jeune homme put reprendre son souffle et même recommencer à parler.

Silvio se moqua gentiment de sa prestation et pour compenser la compara à Phèdre, de plus il affirma que la glace de Suna était meilleure que la sienne.
Là, ce fut au tour de la jeune femme de rire aux larmes et d'une voix entrecoupée de bonheur, elle dit :

"Cela est bien embêtant d'obtenir une vengeance que l'on a pas désiré. Ma foie, maintenant je saurais comment faire !" Un air victorieux tel César lorsqu'il conquit la Gaulle était affiché sur son visage.

Et elle fit de même en mangeant sa glace avec délectation et lenteur afin de bien profiter de tous ces gouts, faisant une véritable fête aux papilles gustatives.

Silvio avala la première bouchée de sa glace et la trouva quand même très bonne. L'air de délectation de Suna lui mit du baume au coeur et il mangea sa glace avec plus d'entrain, lui présentant sa cuillère remplie de temps a autre. Il se sentait bien avec elle et ça se voyait. Il se réjouissait de plus en plus de la soirée qui s'annonceait et le fait que la jeune fille dorme chez lui n'y était pas étranger. Une fois leurs glaces respectives terminées il lui demanda en la regardant droit dans les yeux et se perdant dans son regard:

"En voulez vous une autre?"

Malgré que Suna prenne son temps pour manger sa coupe et échanger quelques bouchées avec Silvio, elle trouva que cela se finissait trop rapidement à son gout. Elle sentait que le jeune homme était heureux et elle ne pouvait désiré plus, à part peut être une deuxième coupe.

La jeune femme commençait à entortiller son doigt dans ses cheveux flamboyants en pensant à ses questions, à sa terre d'accueil et surtout au futur proche concernant la soirée qui s'annonçait. De temps à autre, elle souriait d'un air songeur, les yeux perdus dans le visage de Silvio s'en pour autant s'en rendre compte. La voix grave et assurée du jeune homme la sortit de ce petit monde et du coup, ils croisèrent leur regard, plein de curiosité pour Suna.

"Une deuxième glace... Question intéressante..." dit elle en contemplant le fond de sa coupe vide avec un air perplexe et amusé.

"Ma foie, je ne dirais pas non si je ne suis pas toute seule à en reprendre. Mais, j'ai envie de me fier à vous pour la seconde. C'est donc à vous que revient le choix de mon futur dessert. Acceptez vous cette mission ?" demanda t-elle avec une espièglerie à peine dissimulée, ses yeux azurs plein de tendresse.

Silvio regardait Suna se perdre dans ses pensées et se réveiller au son de sa voix, pour regarder le fond de sa coupe avec un air désespéré. Elle accepta d'en reprendre une mais quand elle lui demanda de choisir pour elle, il eut un air completement perdu lui aussi:

"Vous me posez une question difficile, ma demoiselle, et il va falloir que j'y réfléchisse un peu. Pendant ce temps vous allez pouvoir choisir ma prochaine coupe, puisque je ne pourrai pas le faire moi même." répondit il avec un clin d'oeil complice.

Puis il fit mine de se plonger dans une réflexion profonde.

Suna venait s'en rendre vraiment compte de poser une colle au jeune homme ce qui la fit sourire de plus belle. Un peu fière de son coup, elle s'amusait à voir l'air réfléchit de Silvio lorsqu'il lui avoua que la réponse mettrait du temps à venir et que du coup, il ne pourrait pas choisir la sienne.

A cette phrase, la jeune femme sentit comme un retournement de situation on ne peut plus radicale. Comme quoi tel est prit qui croyait prendre, elle aussi devait se mettre à chauffer pour trouver à Silvio un dessert qui lui conviendrait. Cependant, elle ne fit aucune remarque, jugeant l'affaire honnête et se plongea à son tour dans un grand moment de réflexion.

Le silence qui s'instaura fut briser par le chant des oiseaux ce qui n'aida en rien Suna. Elle imagina alors une coupe à peu près comme la sienne, du style, une boule à la pomme, une à la framboise, une à la banane et la dernière au cassis. Le tout surmonté de d'une épaisse couche de chantilly avec des éclats de chocolat éparpillés sur toute la surface blanche.

Maintenant qu'elle avait trouvé, un sourire de satisfaction éclaira son visage bronzé et ses yeux bleus fixaient avec un intense amusement le visage de Silvio en pleine réflexion.

AU bout de deux minutes Silvio reprit un air enjoué:

"Je crois que j'ai enfin trouvé ce qu'il vous fallait. Que diriez vous d'une bonne salade de fruits frais surmontée d'une boule de glace, disons vanille mais vous pouvez changer, et de chantilly avec une petite cerise confite sur le dessus pour faire bien?"

Sa question n'en était pas vraiment une, puisqu'il pensait déjà à cela avant meme la première coupe. Il voulait juste mettre un peu Suna dans l'embarras. Et malgré sa mine pensive il n'avait pas perdu une miette de ses mimiques. Et il attendait de voir ce qu'elle avait choisi pour lui.