C'est la fête !

Les deux amoureux étaient arrivés tranquillement au gymnase et visiblement ils n'étaient pas seuls. En fait, la salle se remplissaient doucement, chacun prenant ses aises et discutant en groupe ou à deux. Suna regarda à la ronde si par hasard, elle reconnaitrait certaines personnes et à une table, elle reconnut Antonio et Sophia, bavardant mais ne paraissant pas vraiment être à l'aise. Tout le monde était bien habillé comme l'avait stipulé l'affiche.

Serrant un peu plus la main de son amour, Suna s'avança vers une table libre d'un pas décidé en souriant d'un air ravi de savoir qu'elle n'était pas seule pour ce bal. Ils s'assirent l'un en face de l'autre et la jeune femme put voir son aimé avec bonheur. Seule ombre au tableau, une gène présente depuis qu'ils étaient entré dans le gymnase comme une menace planant dans l'air. Cela fit frissonner la belle qui prit la main de Silvio dans geste pour se rassurer. Tentant de vaincre ce malaise, elle parla d'une voix douce :

"Eh bien, cela fait plaisir de voir du monde et puis cette musique est bien sympa pour mettre l'ambiance. Je suis contente que tu sois là avec moi, seule je ne serais pas venue. Dis moi, as tu reconnu des gens ?"

Suna avait beau parler, au fur et à mesure que les gens entraient, le sentiment de menace se transformait peu à peu en colère et lui devint un peu difficile de maitriser pareil sensation. Se changeant les idées, elle fixa ses yeux azurs dans ceux de son amour avec tendresse cachant mal ce que le cœur de la belle ressentait.

Apres une petite marche bien sympathique les deux jeunes gens etaient arrives ensemble au Gymnase de l'Universite. Avant meme de rentrer dans la salle reservee pour la fete Silvio commenca a se sentir stresse. Il serra donc plus fort la main de Suna comme pour se rassurer et ils entrerent dans la salle. La son malaise s'intensifia quand il vit le nombre de personnes dans la piece. Des groupes s'étaient déjà formés et discutaient tranquillement. Mais Silvio ne se sentait pas à l'aise dans cette foule et il ne remarquait que des gens ennuyeux qui se pavanaient pendant qu'une musique de supermarché tournait en boucle, pour tenter de compenser le groupe qui n'était pas encore arrivé. Il fit le tour de la salle en espérant apercevoir un visage connu, mais ne vit personne. Il pensait que Thomas ou un autre élémentaliste de l'Air serait arrivé mais visiblement ils n'étaient pas là, ce qui n'améliora pas son malaise. Il suivit donc Suna à une table libre et remarqua qu'elle aussi était assez crispée et son regard plein de tendresse trahissait une gêne importante.

"Voudrais tu quelque chose à boire? L'ambiance est un peu trop tendue à mon gout et je pense qu'une boisson nous fera du bien."

Puis il serra sa main avec tendresse mais fermeté, avec un regard qui semblait dire:
*Ne t'inquiète pas, je suis là et tout se passera bien*

L'un en face de l'autre, leur table était bien situé pour une certaine intimité mais malgré cela, Suna ne sentait pas sa gêne s'en aller. Son amour la sortit de ses pensées en lui proposant d'aller chercher de la boisson. Comme elle, Silvio n'était pas à l'aise dans cette salle pourtant peu pleine.

"Oui, s'il te plait. n'importe quel jus de fruits fera l'affaire. Moi aussi, cette ambiance me pèse mais peut être qu'elle s'améliorera au cours de la soirée."

Sa voix douce démentait l'espoir qu'elle venait de formuler. Cela lui rappelait les épreuves de son voyage pendant lequel elle découvrit ses pouvoirs et c'était très mauvais signe. Ne voulant pas se faire de fausses idées, elle sourit tendrement à son aimé qui s'apprêtait à aller prendre les rafraichissements.

Lâchant la main de Silvio presque à regrets, la belle posa sa tête entre ses mains avec un air pensif.

Silvio lacha la main de Suna en la serrant une dernière fois dans la sienne, puis se dirigea vers le buffet. Cette gêne ne le quittait pas, comme une sorte d'instinct néfaste et toute la salle lui paraissait hostile. Il se dit qu'il se faisait des idées à cause du stress mais cette sensation ne le lachait pas. Il arriva au buffet et se fit servir un verre de punch pour lui et un jus d'ananas pour Suna. Ile ne savait pas pourauoi il avait demandé spécifiquement de l'ananas , peut être parce qu'il aimait ça aussi ou pour une autre raison plus obscure. Il revint ensuite à la table et tendit le verre de jus d'ananas à Suna.

"Voila ma toute belle de quoi étancher un peu ta soif. Tu es vraiment radieuse dans cette robe et je me sens encore plus fier d'être en ta compagnie. J'espère que le groupe arrivera bientôt parce que cette musique commence à vraiment me taper sur les nerfs et je vais avoir besoin de bouger un peu ce soir."

Puis il reprit la main de Suna dans la sienne en plongeant son regard dans celui de son aimée. La première partie de sa réplique était enjouée mais ne cachait pas une certaine irritation, qui le poussait à en faire trop pour tenter de la cacher. Cette gêne prit le dessus dans la deuxième phrase et le silence se fit, malgré lui, plus pesant. Il serra la main de Suna plus tendrement et lui fit un pale sourire, ses yeux laissant paraitre une lueur d'amour mêlé d'inquiétude.

Remerciant doucement son amour pour la boisson, Suna la but avec lenteur car au moins cela était appréciable. En revanche, l'ambiance s'empirait à chaque seconde et bientôt la jeune femme sentit une sourde colère l'envahir. Voulant éviter quelconque désastre, elle serra plus fort la main de Silvio, se leva brusquement pour se diriger vers la sortie, le tout s'en un mot. A peine arrivés au milieu de la salle qu'une bagarre éclata et ce que vit Suna la figea un instant.

Devant ses yeux azurs interdits, se déroulait une scène des plus violentes mais le pire était les pouvoirs utilisés par chacun. Dans toute cette confusion, elle reconnut Antonio, les autres étaient des inconnus. Du sang apparaissait ici et là sur des visages, des corps et tout ceci rappelait trop de mauvais souvenirs à la fille du désert. L'alarme incendie réveilla l'état second dans lequel se trouvait Suna et de ce fait, la jeune fille eut pour seul réflexe de prendre ses jambes son cou sans lâcher son homme aimé.

Leur course terminée, ils se retrouvaient en paix, dans l'appartement de Silvio. La jeune femme était épuisée et par dessus tout ne voulait plus jamais entendre parler de cette soirée sois-disant festive.

appartement de silvio