Tanith Nund [En cours]

Tanith est né il y a 29 ans à Boston, aux USA, petit dernier d'une famille unie, heureuse mais pas spécialement aisée.
Son père était cheminot, là bas, le réseau ferré n'est pas aussi développé qu'en France, mais il parvenait tout de même à générer suffisamment de revenus pour subvenir correctement aux besoins de toute sa petite famille. Sa mère faisait des petits boulots, des ménages pour essayer d'aider à faire rentrer de l'argent, mais rapidement elle se blessa et se retrouva handicapée.
Le jeune Tanith était un enfant hyperactif, curieux, touche à tout. Il gambadait de partout dès qu'il fut capable de se déplacer seul. Rien ne lui résistait, il déplaçait les meubles dans l'appartement familial, il les renversait, il mettait parfois ses doigts dans les prises même, tellement il était imprévisible dans ses mouvements. Sa mère s'arrachait les cheveux bien qu'elle ait pourtant déjà eu de l'expérience avec les frère et soeur de Tanith.

Quand il fut en âge d'aller à l'école, Tan' était un élève sage, studieux, aux résultats plus que corrects sans être exceptionnels pour autant. En même temps, comme tout gamin d'une dizaine d'années, Tanith trainait ses guêtres vers les garçons plus grands que lui, les admirant presque tellement ils étaient costauds par rapport à lui.
Parce que lui, il était plus proche de la crevette que du requin, de la bougie par rapport à la lave de volcan. Certains d'entre eux l'entrainèrent de bêtises en bêtises, Tanith manqua même de peu de se faire prendre par la Police une fois, alors qu'avec des camarades plus vieux il cassait les vitres de voitures à l'arrêt dans sa rue. Ce fut son frère qui le sauva des forces de l'ordre en venant le chercher juste quelques minutes avant que la voiture de patrouille n'arrive.
Il va sans dire que ce jour là, Tan' prit la raclée de sa vie par son grand frère.

Les années passèrent, Tanith avait maintenant 16 ans, le lycée l'accueillait depuis quelques temps. Ses notes étaient toujours aussi bonnes, les professeurs le poussaient à continuer dans ce sens, mais le jeune homme s'ennuyait. Il avait besoin de nouveauté, sa curiosité n'avait rien sur quoi se raccrocher, il était frustré.
De toute son enfance, il n'avait jamais quitté Boston. Bien que son père fut cheminot, jamais il ne prit le train pour aller voir ailleurs ce qu'il se passait. Déjà l'adolescent formulait des souhaits d'aventure et de découverte. Son grand frère était parti s'installer en Europe, sa soeur était sur le point de se marier elle aussi, il avait soif de découvertes.
Mais il n'avait pas les moyens pour voyager, il n'avait pas la carrure pour devenir un soldat (solution de facilité qu'il voyait), il ne savait pas quoi faire.

Un jour, alors qu'il était dans la période où il pouvait choisir quelle orientation à donner à ses études, il vit que des stages de massage en France étaient proposés dans le cadre d'un programme d'échanges. Tanith sauta sur l'occasion: pratiquer des massages lui plaisait énormément, rajouter dessus un programme de Kinésithérapie avec un voyage en France, voilà qui avait de quoi le réjouir.
Il partit donc une fois son cursus de Kiné lancé. Le séjour fut pour lui une vraie joie: découvrir un pays nouveau, une ville comme Paris qui était tellement différente de Boston. Il fit le tour de la ville, il alla visiter la province également et se découvrit un véritable amour pour ce pays.
Quand son stage prit fin, ce fut la mort dans l'âme qu'il rentra au pays, mais avec des souvenirs formidables.

Revenu à Boston, il finit ses études et s'installa en tant que kinésithérapeute dans une grande rue de Boston. Il avait beaucoup de patients qui venaient le voir. A tel point qu'il eut parfois un peu de mal à faire face.
Un jour, Tanith fut approché par une école de formation de kiné pour lui demander s'il acceptait de prendre sous son aile des stagiaires. Peut-être était-ce là le résultat d'un travail acharné et la reconnaissance de son talent. Car il était un praticien très apprécié de ses patients: ses mains toujours chaudes faisaient des miracles sur les différentes pathologies qu'il traitait dans son cabinet.

La première personne qu'il accueillit comme stagiaire fut un homme. Un incapable qui se moquait bien du bien être de ses patients. Tanith essaya bien de faire preuve de pédagogie, de patience, espérant transmettre sa passion à quelqu'un, mais rien n'y fit: le jeune stagiaire ne voulait faire aucun effort. Tanith prévint l'école et fit remplacer l'incompétent.
Ce jour là, sa vie changea du tout au tout.
Une jeune femme, Mary Ann, vint pour prendre la place de stagiaire laissée vacante. Elle était belle, gentille, et surtout motivée. Tan' fut ravi de partager sa science avec elle, de même que petit à petit il tombait amoureux d'elle.
L'idylle naissante se concrétisa, les deux jeunes gens se mirent ensemble, travaillant tous les eux dans le cabinet du jeune homme. Jusque l'année dernière...

Un soir qu'il fermait le cabinet, Tanith remarqua quelque chose d'étrange, une sensation subite qu'il sentait au plus profond de lui. Il ne se sentait vraiment pas bien, il fit un malaise et s'effondra. Sa compagne vint le rejoindre, se demandant ce qu'il se passait. Elle le trouva au sol, inconscient, secoué de spasmes. Elle était inquiète, elle appela les secours. Alors qu'elle venait de raccrocher l'appareil et de revenir vers son homme quand ce dernier ouvrit les yeux tout à coup. C'est alors que des centaines et des centaines d'arcs électriques s'échappèrent de son corps, foudroyant sur place Mary Ann.
Ce soir là, il y avait eu une sur-tension dans le réseau électrique du quartier, et Tanith venait d'absorber tout ce surplus sans savoir comment le libérer pour qu'il ne fasse pas griller son propre cerveau. Quand Mary Ann revint vers lui, il était arrivé à saturation et son corps lui-même, dans un réflèxe de survie, lâcha toute la puissance emmagasinée. Ce fut la jeune femme qui fut la cible première de cette libération, elle mourut sur le coup, brûlée au troisième degré sur près de 80% de son corps, ses organes internes carbonisés par le choc électrique.
Elle ne soufra pas.

Quant à lui, Tanith fut soumis à une pression sanguine intracrânienne énorme. Un anévrisme se forma l'espace d'un instant et écrasa l'aire de la vision dans son cerveau. C'est ainsi qu'il perdit tout en une soirée, et qu'il gagna une haine farouche contre son talent.

Quelques semaines de convalescence plus tard, il choisi de partir de cette ville, peut-être même de ce pays. Il reprit contact avec un des kiné avec qui il avait travaillé en France, il était prêt à l'accueillir pour l'aider dans sa rééducation, sa découverte de sa nouvelle vie d'aveugle.
Tanith partit donc s'installer dans le Sud de la France, avec un visa de travailleur étranger en même temps en tant que patient de son collègue, Xavier Rim.