Enquête Criminelle & Némésis [Scénario Actuel]

L’inspecteur Durand, les pieds sur son bureau, tient fermement le journal, parcourant de ses yeux noisette la page 3 du quotidien de Sinespirac. D’épaisses volutes de fumée s’échappent de sa cigarette posée au creux d’un sombre cendrier, libérant ainsi sa main pour attraper le mug rempli de café noir qui était posé sur le bureau laqué.

Quelques jours auparavant, le chef de la police municipale de Sinespirac décidait d’engager un inspecteur réputé de sa connaissance. Dépassé par les évènements insolubles, il guettait, impatient, par la fenêtre de son bureau le taxi qui devait conduire l’inspecteur au poste de police en cette matinée.
C’est à 8h58 que la voiture noire s’arrêta devant la magistrale entrée du bâtiment. Le moteur ronflait encore lorsque, posément, la portière arrière droite du véhicule s’ouvrit petit à petit. De l’obscurité intérieure du taxi, à la pâle clarté du matin, surgirent alors deux fins et longs talons aiguilles d’un noir verni reflétant la lueur projetée par la façade blanche du commissariat, qui se posèrent avec volupté sur le pavé. Dans leur continuité s’allongèrent deux filiformes jambes gracieusement galbées et luisantes, rapidement arrêtées par la jupe d’un tailleur sombre. La séduisante femme quitta sereinement le véhicule. Le claquement régulier de ses pas se dirigea avec assurance jusqu’à la massive porte de l’édifice, gravissant les marches blanchâtres qui y menait.
Le regard fixement concentré sur l’horloge surplombant la porte d’entrée de son bureau, le chef de police, dans un silence pesant rythmé par le bruit des aiguilles parcourant le cadrant, attendait impatiemment l’inspecteur Durant : 5… 4… 3… 2… 1… Alors que la grande aiguille indiquait neuf heures pile, deux coups fermes mais pesés rompirent la cadence lourde et paresseuse qui régnait dans le bureau. La porte grinça dévoilant aux yeux empressés du commissaire le visage élégant, digne, et strict de l’Inspecteur Monika Durand qu’il attendait.

« Mystérieux incendie dans l’Université de Sinespirac », titre le journal que l’inspecteur Durand lit attentivement. « La fameuse soirée habillée organisée par les étudiants a vite tourné au drame. »

La grande confrontation des Élus ce soir-là avait eu des conséquences tragiques…

« Après l’extinction de l’incendie, propagé assurément par les nombreuses boissons alcoolisées présentes ce soir-là, mais à l’origine encore inconnue des officiers de police, un corps inerte au visage couvert est emmené hors du Gymnase, porté par les secours, arrivés trop tard. Le chef de la police annonce le décès d’Allan Henrisch, jeune journaliste d’une vingtaine d’année. »

Ce qu’ignorent les journalistes, les policiers, tout comme l’inspecteur Durand, c’est l’appartenance de ce jeune homme au clan d’Isaphil. Le clan de l’Eau pleure la mort de leur compagnon, mais désire surtout le venger : les Élémentalistes des autres clans sont responsables de cette catastrophe et devront payer pour ce crime. Le courroux vengeur d’Isaphil pèse sur ses ennemis...

« Deux jeunes filles ont aussi conduit un de leurs amis, inconscient, à l’Hôpital de la ville. Le jeune homme grièvement blessé (des côtes brisées et des brûlures inexpliquées, sans lien avec l’incendie) aurait été visiblement dans la salle durant le brasier. Son témoignage pourrait dissiper les brumes qui flottent sur les évènements de cette soirée, mais le jeune homme reste inconscient depuis son arrivée dans les locaux de l’Hôpital. »

Antonio, Grand Chevalier d’Ordaphe, a été blessé comme l’ont expliqué Sophia et Chloé auprès de leurs camarades du clan de la Terre, imputant incontestablement son état grave aux Élémentalistes de l’Air et du Feu, puisque Thomas et Yeldéa se sont ligués contre lui pour le mettre dans cet état. Les deux jeunes filles n’ont pas non plus été épargnées par leurs ennemis, et les Élémentalistes d’Ordaphe doivent désormais punir ces agissements…

« À l’issue de cette soirée, deux autres jeunes gens sont portés disparus. Ils ont été aperçus au début des festivités, mais restent introuvables maintenant. Fuites pour dissimuler leur culpabilité ou énigmatiques disparitions ? Nul ne sait où se trouvent à ce jour Yeldéa Malénio et Thomas Keraz. »

Pas même les Élémentalistes de leurs clans respectifs, qui soupçonnent déjà leurs enlèvements par leurs ennemis, ignorant que le Grand Chevalier de Paralda et la Conseillère de Pyrhum se trouvent cachés dans l’appartement de la jeune femme. La paranoïa s’empare habilement de Paralda et de Pyrhum où les Élémentalistes de l’Air et du Feu cherchent des réponses aux disparitions de leurs précieux acolytes auprès de leurs adversaires, n’hésitant pas à employer la force pour trouver des réponses à leurs questions…

« L’enquête sur la mystérieuse affaire de l’incendie du Gymnase est ouverte, les avis de recherche concernant les deux disparus sont lancés et la police interroge déjà les suspects et témoins. »

Les Élus présents à la fête devront répondre aux interrogatoires des forces de l’ordre, devant tant bien que mal préserver leurs secrets aux yeux du monde et amoindrir les responsabilités de leur Cité dans les sinistres faits, sans pour autant obstruer l’enquête qui pourrait leur être utile. Les plus affectés d’entre eux n’hésiterons pas à défier leurs ennemis pour venger leur clan, les plus raisonnables chercheront des réponses différemment, menant leurs propres enquêtes…

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