Rencontre... (archives ^^)

- Prologue -

Un soir, il n'y a pas si longtemps...

La lune était pleine, et son halo diffus illuminait la ville de sa lueur blafarde. Ce soir la, Melancoly se promenait nonchalamment au hasard des rues ou ses pas indécis voulaient bien le mener. C’était une douce soirée d’été, et une petite brise bienveillante parcourait son visage dont la fraîcheur contrastait agréablement avec la moiteur qui régnait tout autour de lui. Alors qu’il errait maintenant depuis quelques heures sans but précis, Il remarqua une chose étrange qui le frappa. Il ne cessait de croiser le chemin d’une même et unique femme, ou que ses pas le mènent. Loin d’imaginer les pires choses comme le feraient certainement la plupart des gens dans cette situation, Melancoly se dit en son for intérieur que c’était la le hasard, tout simplement.

Lorsqu’il s’engagea une dizaine de minutes plus tard dans une étroite ruelle déserte et peu éclairé, Melancoly entendit une voix féminine le héler d’un ton doux et suave. Les mots étaient légèrement timides, presque gêner… En se retournant, il reconnut la mystérieuse femme qui n’avait cessé de croiser sa route depuis le commencement de sa marche vagabonde plus tôt dans la soirée. Elle s’approcha de Melancoly d’un pas lent et gracieux et, une fois auprès de lui, plongea son regard d’un bleu glacier dans celui du jeune homme qui contrastait terriblement de par la noirceur de ses iris. En dépit de la fraîcheur qui se faisait peu à peu présente en cette nuit naissante, une intense bouffée de chaleur monta en lui sans qu’il ne puisse s’en empêcher.
Etait-ce du à la beauté évidente de la jeune femme qui s’adressait à lui et qui lui parut presque irréelle, ou bien la cause en était-elle ce regard à demi translucide qui était troublant mais apaisant à la fois..?
Quelle qu’en fut la cause réelle, cette sensation de fraîcheur chaleureuse ne quitta pas Melancoly.

« Pardonnez-moi de vous aborder ainsi… » lui dit-elle alors de sa voix à la sonorité envoûtante « … Mais je n’ai pu m’empêcher de remarquer votre charme si… Hypnotique… »

Nonobstant le timbre mélodieux et angélique qui sortait de cette bouche aux contours parfait dont la couleur carmine attirait irrésistiblement le regard, Melancoly ne put retenir la surprise qui naquit en lui car, même si cela était fait de manière très délicate et avec une douceur certaine, la belle inconnue lui faisait ouvertement du charme.

Flatté d’une telle situation, il sourit à la jeune femme en silence. Ne sachant pas vraiment quoi répondre, Melancoly cherchait activement une réponse à la fois intelligente et simple afin de ne pas blesser son interlocutrice par un propos maladroit. Toutefois, il ne put s‘empêcher de sentir poindre en son for intérieur ce soupçon de méfiance qui le caractérisait lorsque les évènements lui étaient inhabituels.

« Vous ne dites rien… J’espère ne pas vous avoir choquer par mon audace. » Poursuivit-elle, d’un ton plus timide.

« Heu… Non, non… » Bafouilla gauchement Melancoly. « Ne vous en faites pas. »

« Parfait… » Reprit la jeune femme « Vous savez, ce n’est pas dans mes habitudes d’aborder ainsi les hommes dans la rue, mais lorsque je vous ai vu passer non loin de moi mon… Sang, n’a fait qu’un tour. »

Devant une telle déclaration, le jeune homme demeura silencieux durant quelques instants tandis que ses joues s‘empourprèrent légèrement. Assurément, c’était la une situation qui le désarmait totalement. Il fallait bien avouer à sa décharge que, outre sa voix et son regard plus que troublant, l’audacieuse jeune femme était ce que l’on pourrait appeler physiquement parfaite à tout point de vue… Une longue chevelure d’ébène soyeuse dévalait les courbes parfaitement symétriques de son buste généreux, tandis que de ses lèvres teintées d’un rouge étonnamment vif émanait une subtile fragrance de douceur satinée. Bien que recouvertes d’une longue robe moulante, Melancoly pouvait aisément deviner le dessin de ses jambes ferme et galbées.
Le jeune homme sortit de sa torpeur analytique lorsque la belle inconnue se frotta doucement contre lui tout en lui chuchotant au creux de l’oreille :

« Je vous trouve tellement… Appétissant… » Murmura t’elle. « … Je pourrais presque vous mordre… D’envie… »

Sa voix légère et suave fit alors oublier à Melancoly le reste du monde en l’espace d’une seconde. La jeune femme fit alors doucement glisser ses lèvres sur son con volontairement offert, et une enivrante sensation de bien-être parcourue le jeune homme dans tout son être. C’est alors, qu’il ressentit comme un picotement à l’endroit même ou les lèvres remplit de désir s’étaient déposé… Reprenant prestement ses esprits et reculant de quelques pas dans un mouvement teinté d’une légère brusquerie, Melancoly adressa alors un regard perplexe à la jeune femme.

« Ne le prenez surtout pas mal, mais… » Arriva t’il enfin à prononcer « Est-ce que par hasard vous n’auriez pas… » Réalisant l’absurdité de sa question, il gloussa afin de trouver le courage de terminer sa phrase. « … Tenter de me mordre ? »

Dans un large sourire ou l’on pouvait sentir le plaisir croître de seconde en seconde, la jeune femme dévoila deux magnifiques canines des plus pointues aux yeux du jeune homme, qui n’eut qu’un seul mot à l’esprit en les voyant apparaître… Proéminente !
Sa réaction de surprise n’ayant pas échapper à la jeune femme, celle-ci lui dit alors dans un souffle :

« N’ai pas peur mon tout beau, je serais très douce avec toi… »

Faisant fi de la parole rassurante qu’il venait d’entendre, Melancoly jeta des regards d’espoir à droite et à gauche de l’endroit ou il se trouvait actuellement mais malheureusement il ne vit aucune échappatoire possible s’offrir à lui. La seule voie d’évasion possible était celle opposée à la position qu’il occupait, mais cela signifiait devoir forcer le passage en bousculant la jeune femme… Et cela, il savait pertinemment que c’était une idée à laquelle il ne lui fallait pas penser.
Reprenant une certaine contenance, il s’adressa de nouveau à sa mystérieuse interlocutrice :

« Je n’en doute pas un seul instant, croyez le bien. Cela étant… » L’esprit en ébullition, Melancoly cherchait frénétiquement un moyen de gagner du temps afin de trouver une solution « … Si je peux me permettre une petite question… Et-ce que vous ne seriez pas ce que l’on appelle communément une… Vampire ? »

« Tu sais donc ce que je suis ? » A son tour, la jeune femme fut surprise « Pourtant, tu n’as pas l’air d’être trop effrayé… D’habitude, les mortels ne se rendent compte de rien jusqu’à l’instant de leur mort. »

« C’est que voyez-vous… » Renchérit le jeune homme, toujours en quête de l’idée salvatrice « … J’ai un avantage certain sur les autres mortels. »

« C’est vrai..? Dis moi donc lequel, je suis vraiment curieuse de connaître cet avantage… » Poursuivit-elle en caressant le visage de Melancoly de sa main étonnement tiède, amusée par cet échange qui ne lui était nullement habituel.

« Hé bien, figurez-vous que je connais moi-même une vampire. » Dit-il dans un élan imaginatif, qu’il jugea aussitôt comme étant des plus délirant.

Cette fois-ci, la vampire ne put s’empêcher d’afficher ouvertement sa perplexité en portant sa main à son menton, signe d’une évidente interrogation de sa part.

« Vraiment ? » Questionna t’elle… « Dans ce cas, pourquoi ne t’a t’elle pas encore mordue dis-moi ? »

Melancoly eut alors comme un vide… En effet, il ne pensa absolument pas devoir faire suite à son mensonge aussi gros que la lune qui semblait s’être immobilisé au-dessus de la ruelle, misant sur le simple fait que la vampire en face de lui ne se risquerait pas à s’en prendre à un mortel ayant une de ses semblables dans ses connaissances. Mais maintenant, cela ne lui paraissait plus vraiment être une évidence…

« Je ne sais pas trop à vrai dire… » poursuivit-il dans son mensonge avec une réelle détresse imaginative « … Sans doute, m’apprécie t’elle, qui sait ? Je suis quelqu’un de plutôt sympathique vous savez. »

Le jeune homme s’empourpra un peu plus qu’il ne l’était déjà, mais cette fois-ci ce fut plus en raison de la stupidité flagrante de sa réponse à la belle vampire, qu’en raison de ses charmes envoûtants. Celle-ci le dévisagea longuement en faisant délicieusement jouer sa langue entre ses dents durant près d’une minute, minute qui parut être une éternité à ce dernier…

« Je te crois sur parole mon tout beau… » répondit finalement la vampire sur un ton qui oscillait dangereusement entre vérité et mensonge « C’est pour cette raison que j’ai finalement décidée de ne pas te vider de ton sang… » Elle aperçut alors un fugace sourire d’espoir se dessiner sur les lèvres de Melancoly « … Mais plutôt de te faire entrer dans notre belle et grande famille. »

Sa phrase à peine terminer, la vampire s’avança lentement vers Melancoly tous crocs dehors. Dans un geste instinctif de défense, celui-ci recula jusqu’à ce que le mur derrière lui le stoppe dans sa fuite en arrière. Il leva alors ses mains à hauteur de poitrine, et stoppa courageusement la prédatrice :

« Ah oui, mais non… Cela ne va pas être possible du tout, du tout, du tout… » lui dit-il dans un désespoir évident.

« Allons, allons… Je t’ai dis que je serais très douce avec toi. » Lui rétorqua la vampire souriante, qui s’amusait visiblement de la situation présente « Tu ne sentiras presque rien, je te le promets. »

« J’ai toute confiance en votre « talent », rassurez-vous… C’est simplement que… » Le cerveau de Melancoly tournait à plein régime, cherchant frénétiquement l’idée qui ferait renoncer la vampire qui n’était plus qu’à quelques centimètres de son cou. Son cœur battait à tout rompre, et l’adrénaline intense qui montait en lui octroya à son imagination un ultime et fou prétexte « … Vous vous souvenez de cette vampire que je connais ? »

« Oui, et bien.. ? » Répondit-elle sans pour autant réfréner ses ardeurs dévorantes de plus en plus présente.

« Hé bien, je lui ai promis que le jour ou je me sentirais entièrement prêt, je la laisserais planter ses crocs dans mon cou afin qu’elle puisse faire de moi un des vôtres… » L’idée était incroyable, le prétexte totalement surréaliste… Le désespoir palpable. « Je suis sur que vous comprenez, n’est-ce pas ? une parole donnée ne se reprend pas… »

Melancoly espérait que cet ultime argument convaincrait la belle vampire, et qu’elle serait suffisamment respectueuse de ses semblables pour ne pas briser ainsi une parole donnée à l’un d’entre eux… Ou bien alors, assez stupide et sotte pour tomber dans le piège d’une explication si peu crédible au point que même l’intéressé ne pouvait véritablement y croire.

« Hum… Je vois… » se contenta t’elle de dire, sans pour autant cesser son assaut vorace contre la gorge de celui qu’elle désirait comme futur compagnon vampirique.

La vampire se délectait de cette savoureuse situation qu’elle n’avait jusqu’ici encore jamais connue. Habituellement ses proies criaient, se débattaient avec toute l’énergie de leur espoir de pouvoir peut-être, par une quelconque intervention miraculeuse, en réchapper… Mais en cette agréable soirée d’été, Melancoly lui procurait un renouveau qui ne la laissait pas vraiment indifférente. Croyait-elle véritablement son histoire concernant cette éventuelle autre vampire, ou bien avait-elle compris depuis bien longtemps maintenant que tous cela était un mensonge, certes… Mais dont l’originalité méritait assurément d’être récompensé. En réalité, cela ne lui importait que très peu. Le jeune homme, en dépit de la peur qui était en lui, ne s’était pas laisser aller à ces pitoyables jérémiades ou la pitié se mêlait aux suppliques les plus humiliantes. Bien au contraire il avait su faire preuve, en dépit d’un échec annoncé, d’une défense originale et, la prédatrice se devait de l’avouer, plutôt convaincante malgré le désespoir certain qui couvait sous la majorité de ses propos… Rien que pour cela, elle jugea qu’il méritait mieux qu’une mort rapide dans cette ruelle sordide.
Après quelques instants passés à parcourir le cou de Melancoly de ses lèvres gourmandes, l’affamée mais néanmoins charmante vampire lui écarta doucement les bras afin que leurs deux corps s’épousent harmonieusement, puis elle lui murmura au creux de l’oreille de sa voix sirupeuse :

« Mais pour le moment, elle n’est pas ici… »

La suite se déroula très rapidement. Ce fut tout d’abord une subtile et fugace douleur… Une sensation de bien-être profond… Et puis, les ténèbres…

Un déclic retentit alors… « Bonjour et bienvenue pour vos informations du matin, il est 6h00 et vous êtes sur… »

Ouvrant doucement les yeux en entendant le radio réveil, Melancoly jeta un regard ensommeillé sur l’écran digital de ce dernier… 6h00 déjà… Après quelques minutes consacrées à s’étirer lascivement, il comprit qu’il s’était bêtement endormi devant l’écran de son ordinateur. Après s’être rudoyé intérieurement de ne pas avoir su réaliser u’il s’était endormi, le jeune homme prit la direction de la cuisine afin de prendre un café et de finir de se réveiller. En chemin il ne put s’empêcher de passer sa main dans son cou, ressentant comme une légère démangeaison à l’endroit même ou la vampire lui avait finalement planté ses crocs avec une envie non dissimulée. Après cela, une fois sa tasse de café en main, il demeura debout devant la fenêtre de la cuisine, et contempla en silence le monde extérieur qui était à son tour en train de s’éveiller à son rythme…

« Une fille aussi jolie qui me drague ouvertement… J’aurais vraiment du me douter que quelque chose n’était pas normal... » Se dit finalement Melancoly entre deux gorgées…

- Episode I -

Après une nuit passé à dormir devant son écran, melancoly se sentait fourbu… Il était vrai que la position assise n’était pas l’idéale pour passer une nuit douce et reposante, surtout avec un rêve aussi angoissant que celui qui avait été le sien. Dans un soupir, il termina finalement sa tasse de café et jeta un dernier coup d’œil par la fenêtre de sa cuisine. Il vit au loin le camion des éboueurs passer…

*6h35, déjà..* se dit-il alors en regardant sa montre, tout en pensant que le temps passait décidément à une vitesse folle.

Il nettoya rapidement sa tasse et sa cuillère, rangea la boite de sucre dans le placard du haut et jeta à la poubelle les papiers qui avait contenus, quelques instants plus tôt ces fondantes brioches chocolatés qu’il adorait tant. C’est dans un bâillement las, qu’il se dirigea ensuite vers la salle de bain afin de prendre sa douche et de se préparer à partir pour son boulot. Une fois propre et ses vêtements changés, Melancoly attrapa les clés de son appartement et quitta celui-ci afin de commencer sa journée… En arrivant au pied de son immeuble, ils sourit… Il faisait une douce chaleur teinté d’une fraîcheur caressante, et le soleil brillait déjà avec une intensité qui signifiait que la journée allait très certainement être l’une des plus ensoleillée de ces dernières semaines.

Cette journée fut sans histoires, partagé entre des clients à voir et des plans à concevoir pour ces mêmes clients. Melancoly était architecte… Peut-être pas le plus doué de sa génération, il est vrai, mais sans aucun doute possible l’un des plus novateur en terme de design d’habitation. C’était d’ailleurs pour cette raison, que bien souvent on lui destinait les clients aux demandes les plus étranges, voire même parfois les plus extravagantes… Pour chacun d’entres eux, il avait le chic pour combler leurs désirs pourtant peu orthodoxe. Mais on lui accordait bien volontiers cette petite spécificité, car généralement ces clients hors du commun n’hésitait jamais à payer le prix fort pour réaliser leurs envies de propriété personnalisé et, Assurément, unique en leur genre !

Ce jour là, un client lui demanda d’ailleurs une chose des plus particulière… Ce dernier était un fan incontesté de science-fiction en tous genres, et il voulait que l’intérieur de sa maison ressemble à celui d’un vaisseau spatial. Immédiatement, Melancoly lui proposa tout un ensemble de systèmes domotique d’ouvertures et de fermetures, aussi bien pour les portes, les fenêtres, ainsi que les volets rideaux et autres stores, commandé par une espèce de console central d’ou il pourrait alors contrôlé chaque point de sa maison… Incluant par là même, le jardin et les dépendances qu’il souhaitait installer. Pourquoi des dépendances vous demanderez-vous… Qui sait, peut-être qu’il avait besoin d’un endroit pour garer les vaisseaux de ses amis… Quoi qu’il en soit, l’idée de l’architecte lui pu des le première seconde, et ensemble ils passèrent une bonne partie de l’après midi à peaufiner les détails de ce qui allait s’annoncer comme un chantier des plus difficile… Mais par extension, des plus lucratif pour le cabinet qui employait Melancoly.

Le reste de la semaine du jeune architecte se déroula tranquillement, sans réelle surprise, qu’elle fut professionnelle ou bien personnelle. Sans être un travailleur acharné, Melancoly était assez perfectionniste et bien souvent le temps lui échappait lorsqu’il se plongeait entièrement dans son travail. Il termina donc sa semaine le vendredi suivant, heureux de pouvoir enfin avoir son week-end à lui. Mais visiblement, ce n’était pas là l’avis du destin qui lui fit croiser la route d’un de ses collègues de travail qui lui demanda de s’occuper d’un nouveau client qui, apparemment, avait lui aussi des goûts assez particulier en matière d’ habitation. Ce nouveau client, très fortuné, avait demander à ce qu’un architecte vienne le voir le samedi soir suivant, afin de discuter précisément de ce qu’il souhaitait pour sa future demeure… En fait de demeure, ce dernier avait littéralement l’intention de se construire un manoir de A à Z, ce qui annonçait pour les employeurs de Melancoly, des honoraires plus que substantiel… Et qui expliquait bien évidemment que ces derniers se plièrent bien volontiers à la demande du dit client qui préférait que ce soit l’architecte qui se déplace chez lui.

Melancoly soupira d’un air las, qui signifiait très clairement que cette nouvelle de dernière minute l’ennuyait vraiment beaucoup… Mais comme à chaque fois, il savait qu’il allait tout d’abord refuser, avant de finalement se laisser convaincre de faire ça pour « la boîte… »

- Episode II -

Après une bonne nuit de sommeil, Melancoly avait doucement ouvert les yeux sous la caresse délicate qui lui parcourait encore doucement le corps . La veille il n’avait pas fermer ses volets, ce qui avait eu pour résultat de laisser le champ libre au soleil levant, afin de pénétrer dans sa chambre et de l’étreindre de ses rayons naissants ou se mêlait la chaleur du jour qui s’annonçait, et la fraîcheur délicieuse de la nuit qui venait de se terminer depuis peu. Il avait initialement prévu de se lever et de se préparer avant de se rendre à la grande convention de l’animation qui se déroulait dans le centre ville des son ouverture, mais finalement ol préféra demeurer encore quelques minutes dans son lit. Après s’être longuement étiré comme l’aurait fait le plus félin des chats, il se laissa mollement retomber sur le dos et regarda distraitement le mur qui lui faisait face. Mentalement, Melancoly fit la liste de ce qu’il devrait emporter avec lui le soir même, avant de se rendre chez ce fameux client qui préférait que ce soit le cabinet d’architecture qui vienne à lui plutôt que de se déplacer lui-même… Car bien évidemment, il avait fini par accepter de s’y rendre en dépit du fait que c’était le week-end, surtout après que sa chef de service lui ai fait un forcing des plus impressionnant. Assurément, ce devait être un client des plus fortuné pour avoir droit à un égard aussi peu usuel dans la société ou le jeune homme travaillait depuis maintenant presque trois ans…

Que lui fallait-il donc emporter, afin d’être paré à satisfaire toutes les demandes que ce mystérieux client serait en mesure de lui demander.. ?
Premièrement, de quoi écrire et dessiner, c’était là le minimum vital. Il lui faudrait donc ses stylos, ses crayons… Son bloc de feuilles quadrillés, son carnet à dessins… Quelques catalogues de ce que son cabinet proposaient comme architectures possibles, comme styles, comme aménagement… Sa calculatrice aussi, très importante la calculatrice… Aussi bien pour établir un devis prévisionnel, que pour calculer les différentes surfaces envisagées par le clients… Ainsi que pour calculer les éventuels ajouts spécifiques, que le dit client désireraient certainement rajouter. Après tout, quand on avait visiblement autant de moyens que ce client, on ne faisait jamais rien comme les autres.

Finalement, et dans un soupir las, Melancoly se décida enfin à quitter son lit. La première chose qu’il fit, fut de vérifier le nom et l’adresse de ce client… Client qui se révéla d’ailleurs être au final une cliente, puisqu’elle s’appelait Madmoiselle October Straczynsky … A n’en pas douter, une femme d’Europe de l’est… Russe sans doute, vu le nom de famille, songea alors Melancoly… Quand à son adresse, hé bien… Il serait vraiment idiot de ne pas la connaître, car c’était celle du plus grand hôtel de toute la ville… Un cinq étoiles hors de prix, que mêmes dans ses rêves les plus fous il serait bien incapable de s’offrir… Maintenant, ce dernier comprenait mieux pourquoi on avait accédé à sa demande peu courante, et pourquoi on l’avait empressé d’accepter de s’y rendre, en dépit du fait que, en temps normal, melancoly ne travaillait jamais les week-ends.

Bien… Laissant tout cela en lieu et place, il se pressa ensuite de prendre sa douche, d’avaler un rapide petit déjeuner, et enfin, de quitter son appartement afin de se rendre à cette convention qu’il avait attendu depuis tellement de temps.
Melancoly y passa toute sa journée, en dépit du fait qu’il s’était promis de n’y rester que quelques heures seulement. Tout comme il s’était d’ailleurs promis de ne pas trop se laisser aller à la dépense, bien qu’il finit par repartir avec les bras chargés de coffret de DVD d’animation en tous genre, ainsi que de diverses produits dérivés dont, notamment, une superbe statue en porcelaine de quarante centimètres et limitée à moins de 8000 exemplaires dans le monde, de Elvira, la maîtresse des ténèbres… Que voulez-vous… Melancoly avait toujours adoré ce personnage… Son banquier par contre, l’apprécierait nettement moins, c’était là une chose certaine…

Après avoir fait des dépenses aussi folles (certes, il pouvait se le permettre, mais elles n’en demeuraient pas moins folle pour autant…), le jeune homme rentra chez lui. Il était déjà tard, bien plus qu’il ne l’avait initialement pensé. Une fois ses achats déposés sur la table de la cuisine, il eut à peine le temps de prendre un verre, avant de filer sous la douche et de se changer afin de repartir aussitôt afin d’être à l’heure au rendez-vous fixé avec mademoiselle Straczynsky. Melancoly fila comme le vent, sachant qu’une telle cliente ne se faisait certes pas attendre. En fin de compte, il arriva même avec un peu moins de cinq minutes d’avance. Il se présenta au concierge, et demanda à voir la demoiselle en question. Celui-ci, après avoir appelé la chambre concerné, demanda à Melancoly d’attendre dans le coin salon du hall de l’hôtel, que quelqu’un descende le chercher. Ce dernier remercia le concierge et s’installa donc dans un de ces très confortable fauteuils en attendant que quelqu’un vienne le chercher pour l’amener à sa cliente.

Une attente qui ne dura guère plus de deux minutes d’ailleurs, car une femme d’un certain âge, mais néanmoins encore très belle, vint l’accoster poliment en lui demandant de bien vouloir la suivre afin qu’elle puisse l’amener à « mademoiselle la Comtesse… »
Riche… Noble… Décidément, son cabinet avait taper dans les très grandes hauteurs du panier cette fois-ci. Dans l’ascenceur menant aux étages, la femme, qui se présenta sous le joli prénom de Anastasia, informa Melancoly que sa « maîtresse » était quelqu’un d’assez original, et qui avait certaines habitudes qui pouvaient parfois surprendre les gens. Le jeune homme acquiesça, et promis à cette dernière de ne pas en faire la remarque à l’intéressée. Elle lui sourit alors, paraissant pleinement satisfaite de sa réponse. Une fois arrivée à l’étage qui avait été entièrement réservé par la Comtesse, elle conduisit Melancoly dans une somptueuse suite et lui demanda d’attendre quelques instants, ce que ce dernier fit avec plaisir. Anastasia quitta alors la pièce. Mais Melancoly n’eut pas le temps d’observer toute la richesse éhontée de la pièce, excepté peut-être le fait que tous les rideaux étaient tiré afin que la pièce soit plongé dans une demi obscurité, car presque aussitôt une porte s’ouvrit sur sa droite.

Une femme apparut alors, vêtue d’une somptueuse robe longue quelque peu semblable à celle que l’on portait au XIXeme siècle. Toutefois, celle-ci ne dépareillait pas avec l’époque contemporaine qui était la nôtre, car en même temps elle semblait résolument remise au goût du jours… Un curieux mélange, mais qui ne déplaisait pas à Melancoly.

« Bienvenue mon cher ami… » lui dit-elle en s’avançant lentement vers le jeune homme en lui tendant négligemment la main, avec un soupçon d’accent russe dans la voix « Me permettez-vous de vous appeler Melancoly.. ? »

Ce dernier se pencha légèrement en avant, et releva la main de la Comtesse à mi hauteur afin d’y déposer, pareillement à une caresse, ses lèvres en un baise main sans doute bien maladroit.

« Bonsoir Comtesse Straczynsky… Ce sera un honneur pour moi… » lui répondit-il poliment, suite à sa demande…

Un détail frappa soudain Melancoly… Non, ce n’était pas possible… Il devait sûrement faire erreur… Se redressant doucement, son regard se porta bientôt sur son hôte avec une précision jusque là encore jamais atteinte… En l’observant un peu plus en détail, le doute ne fut plus permis dans son esprit.

La comtesse… October Straczynsky… C’était le sosie exacte de la vampire, du rêve que le jeune homme avait fait une semaine auparavant…